(Peinture) vieux mot qui peut venir du terme latin fluidus, et par lequel on entend la douceur, le goût moèlleux, tendre et suave qu'un peintre habîle met dans son ouvrage. On trouve floup dans Villon, et Borel croit qu'il signifie flouet, c'est-à-dire mollet, délicat. Quoi qu'il en sait, peindre flou (car ce terme est une espèce d'adverbe), c'est noyer les teintes avec legereté, avec suavité et avec amour ; ainsi c'est le contraire de peindre durement et séchement. Pour peindre flou, ou, si on aime mieux que je me serve de la périphrase, pour noyer les teintes moèlleusement, on repasse soigneusement et délicatement sur les traits exécutés par le pinceau, avec une petite brosse de poils plus legers et plus unis que ceux du pinceau ordinaire ; mais le succès de l'exécution demande le goût secondé des talents. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.