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Catégorie : Géographie
Les, (Géographie) peuple d'Afrique dans la Cafrerie, près du cap de Bonne-Espérance ; ils sont fort connus parce qu'ils touchent l'habitation des Hollandais, et parce que tous les voyageurs en ont parlé, Junigo de Bervillas, Courlai, Dampier, Robert Lade, François Légar, La Loubere, Jean Owington, Spilberg, le P. Tachard, Tavernier, et finalement M. Kolbe dans sa description du cap.

Les Hottentots ne sont pas des Négres, dit avec raison l'auteur de l'Histoire naturelle de l'homme ; ce sont des Cafres, qui ne seraient que basanés, s'ils ne se noircissaient pas la peau avec de la graisse et du suif, qu'ils mêlent pour se barbouiller. Ils sont couleur d'olive et jamais noirs, quelque peine qu'ils se donnent pour le devenir ; leurs cheveux collés ensemble par leur affreuse malpropreté, ressemblent à la taison d'un mouton noir remplie de crotte. Ces peuples sont errants, indépendants, et jaloux de leur liberté ; ils sont d'une taille médiocre et fort légers à la course ; leur langage est étrange, ils gloussent comme des coqs d'Inde ; les femmes sont beaucoup plus petites que les hommes, et ont la plupart une espèce d'excraissance, ou de peau dure et large qui leur croit au-dessus de l'os pubis, et qui descend jusqu'au milieu des cuisses en forme de tablier. Tachard et Kolbe disent que les femmes naturelles du Cap sont sujettes à cette monstrueuse difformité, qu'elles découvrent à ceux qui ont assez de curiosité, ou d'intrépidité pour demander à la voir ou à la toucher. Les hommes de leur côté, sont tous, à ce qu'assurent les mêmes voyageurs, à demi-eunuques, non qu'ils naissent tels, mais parce qu'on leur ôte un testicule ordinairement à l'âge de huit ans, et quelquefois plus tard.

Les Hottentots ont le nez fort plat et fort large ; ils ne l'auraient cependant pas tel, si les mères ne se faisaient un devoir de le leur aplatir peu de temps après leur naissance, parce qu'elles regardent un nez proéminent comme une difformité. Ils ont une lèvre fort grosse, surtout la supérieure, les dents très-blanches, les sourcils épais, la tête grosse, le corps maigre, les membres menus ; ils ne vivent guéres passé quarante ans ; la saleté dans laquelle ils se plaisent, et les viandes infectées dont ils font leur principale nourriture, sont au nombre des causes qui contribuent le plus au peu de durée de leur vie. Tous les particuliers du bourg du Cap ont de ces sauvages qui s'emploient volontiers au service le plus bas et le plus sale de la maison.

Ils vont presque nuds, la tête toujours découverte, et les cheveux ornés de coquilles ; leurs cabanes portent neuf à dix pieds de hauteur, sur dix à douze de largeur ; ce sont des pieux fichés qui se rejoignent par le haut ; les côtés et le faite sont des branches grossièrement entrelacées avec les pieux ; le bout est couvert de jonc ou de peaux. A un des coins de la cabane, est une ouverture de la hauteur de quatre pieds pour entrer et sortir ; ils font le feu au milieu, et couchent à terre.

Ils n'ont ni temple, ni idoles, ni culte, si ce n'est qu'on veuille caractériser ainsi leurs danses nocturnes, à la nouvelle et à la pleine lune. Le nom de Hottentot a été donné par les Européens à ces peuples sauvages, parce que c'est un mot qu'ils se répètent sans-cesse les uns aux autres lorsqu'ils dansent. (D.J.)




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