(Géographie) ville de France, au diocèse du Mans sur la rive droite de l'Orne. Long. 17. 50. lat. 48. 10.

* BALLON, s. f. on donne en général le nom de ballon à tout corps fait par art, dont la figure est sphérique ou à peu près, et qui est creux, de quelque matière qu'il soit composé, et à quelque usage qu'on l'emploie. Il ne faut pas croire que tout ce à quoi la description précédente pourra convenir s'appellera ballon, mais seulement que ce qu'on appelle ballon aura la plupart de ces conditions.

BALLONS de grenades, bombes, et cailloux, sont dans l'Artillerie des espèces de cylindres composés de chacune de ces différentes choses, lesquelles s'exécutent avec le mortier. (Q)

BALLON, terme d'Artificier, les Artificiers appellent ainsi une espèce de bombe de carton qu'on jette en l'air comme une véritable bombe, par le moyen d'un mortier. L'effet de cet artifice est de monter avec une très-petite apparence de feu, et d'en jeter subitement une grande quantité après être parvenu au sommet de son élévation, à la différence des bombes, qui ne doivent crever qu'à la fin de leur chute, voyez BOMBE. On les divise en ballons d'air, et ballons d'eau.

Comme cet artifice est fait pour être jeté en l'air, il est évident qu'il n'y a point de figure qui lui convienne mieux que la sphérique ; qui présente toujours une surface et une résistance égale au fluide de l'air de quelque côté qu'elle se tourne ; c'est pour cette raison qu'on fait les balles, boulets et bombes d'Artillerie rondes en tout sens, plutôt que cylindriques ; cependant les Artificiers semblent préférer, pour les ballons, la figure cylindrique à la sphérique, pour leur donner plus de capacité et plus de commodité à y ranger de certaines pièces d'artifice dont on doit les remplir.

Lorsqu'on fait les ballons sphériques, il y a deux manières de préparer les cartouches pour les remplir : l'une est de former deux hémisphères qu'on remplit chacune à part, qu'on applique ensuite l'une contre l'autre, et qu'on lie par des bandes de carton et de toiles croisées et collées ; cette manière a des inconvénients pour la réunion qui devient difficîle à cause des évasements inégaux qui se forment en chargeant.

L'autre est de former le cartouche avec des fuseaux, et de ne les coller premièrement qu'à moitié, ou aux deux tiers de leur longueur, en sorte qu'il y reste une ouverture suffisante pour y introduire la main, si elle est nécessaire pour l'arrangement, ou seulement un trou de grandeur convenable pour y introduire les artifices et la fusée de communication, qu'on appelle le porte-feu. Lorsque tout est en place, on replie les bouts des fuseaux à mesure que le ballon se remplit, en le collant par le moyen des doubles qui croisent sur les pièces de l'intérieur ; et enfin, pour le former tout à fait, on colle les pointes de ces fuseaux sur le bout du porte-feu, qui sort d'environ un pouce hors du ballon ; ce qui affermit très-bien toutes ces parties, et fournit le moyen d'arranger et de remplir commodément et exactement tout le vide du ballon.

On commence par mettre au fond du ballon, une certaine quantité de relien, ou de poudre grenée, proportionnée à sa grandeur, comme une ou deux onces, mêlée d'un peu de poulverin pour servir de chasse, qui fait crever la bombe et pousse sa garniture au-dehors : comme il est à propos que cette chasse soit retenue où on l'a mise, et qu'elle ne se répande pas ailleurs lorsqu'on renverse ou qu'on remue la bombe chargée, on la couvre d'un lit de coton d'étoupille en feuille mince, c'est-à-dire, simplement étendue sans être filée ; d'autres la renferment dans un sac de papier plat et mince, qu'on arrange de manière qu'il occupe le fond.

On met ensuite au milieu un cartouche vide posant sur ce sac, pour y conserver le passage du porte-feu, et l'on arrange autour de ce cartouche, la garniture du ballon, qui peut être de différentes espèces d'artifice.

La première est celle dont l'effet produit la chevelure ; laquelle est faite de cartouche de lardons, ou de tuyaux de roseaux coupés de la longueur du ballon, et remplis d'une composition lente faite de trois parties de poulverin, de deux de charbon, et d'une de soufre humecté d'un peu d'huîle de pétrole, enfin amorcé par le bas de pâte de poudre écrasée dans de l'eau pure, ou de l'eau de vie, qu'on fera ensuite secher ; on arrange tous ces artifices dans le cartouche autour de celui qui fait le passage du porte-feu, après qu'il est plein, on y introduit le porte-feu tout chargé jusqu'à ce qu'il pose sur la chasse ; et comme il est lié au couvercle, on colle ce couvercle par les bords déchiquetés, sur celui du cartouche, et le ballon est fini.

La seconde espèce de garniture est celle des serpenteaux, qu'on arrange comme les tuyaux de roseaux dont nous venons de parler, la gorge en bas sur la chasse.

La troisième est composée de saucissons volans dont on peut faire tirer les coups successivement en faisant les gorges de matières lentes, toutes inégalement longues, comme des tuyaux d'orgue ; et comme cet arrangement laisse du vide sur les plus courts, on y peut mettre des étoiles ou des étincelles de feu.

La quatrième espèce de garniture est celle des étoiles, qu'on arrange par lits sur la poudre de la chasse, en les couvrant de poulverin mêlé d'un peu de charbon, et continuant ainsi jusqu'à ce que le ballon soit plein.

La cinquième espèce est celle des balles luisantes qu'on arrange de même par lits, comme les étoiles.

BALLON ; les artificiers appellent ainsi de gros cartouches, qu'on jette avec le mortier. On les remplit ordinairement de serpenteaux, qui sont gros comme des fusées par terre, mais non pas tout à fait si longs. On y met aussi deux petits saucissons de la même longueur et de la même grosseur, qui ayant pris feu par leur amorce font crever le cartouche. Celui-ci a par le bas un porte-feu, à l'embouchure duquel il y a une amorce faite avec du coton trempé dans de la poudre comme l'étoupille.

Ce cartouche se fait sur un gros rouleau de bois, autour duquel on roule des cartes fortes, que l'on colle avec de la colle forte pour les faire tenir ensemble. Après l'avoir étranglé par le bas, on y fait un trou pour le porte-feu, qui se fait comme pour les fusées par terre : sa composition est cependant plus lente, car elle est semblable à celle des fusées volantes. On remplit ensuite le cartouche de serpenteaux, et quelquefois d'étoiles, après quoi on l'étrangle pardessus. Voyez SAUCISSON, FUSEE, ÉTOILE, SERPENTEAU, etc.

Voyez Planche de l'Artificier, fig. 61 un ballon ou bombe d'artifice sphérique ; fig. 65 un mortier à ballon ; fig. 63. un ballon achevé et couvert, avec la fusée qui doit y porter le feu ; fig. 34. la coupe d'un ballon tout chargé, auquel le feu se communique par le porte-feu pratiqué au fond du ballon, qui pose sur la chasse dans le mortier ; et fig. 66. un ballon d'artifice qui en enferme un autre.

BALLON, en Chimie ; est un gros vaisseau de verre dans lequel on reçoit les esprits volatils qu'on distille, c'est une espèce de récipient. Lorsque le vaisseau dans lequel on reçoit ce que l'on distille est petit ou médiocre, on l'appelle récipient ; si au contraire ce vaisseau est grand, pour que les esprits sulphureux ou volatils aient la liberté de s'y mouvoir et de se condenser en goutte contre une surface plus étendue, on l'appelle ballon, parce qu'ayant le cou très-court et la figure ronde, il ressemble à celle d'un ballon. (M)

BALLON, en Marine, c'est une espèce de brigantin, dont on se sert dans le royaume de Siam ; ce sont des bâtiments fort étroits et d'une extrême longueur, qui ont le devant et le derrière fort relevés et ornés de sculpture ; il y en a de tout dorés, où l'on met jusqu'à cent vingt et même cent cinquante rameurs. Au milieu est une espèce de petit dôme que les Siamais appellent chirole, qui forme une chambre couverte de riches étoffes, avec des rideaux de la même étoffe. Quelquefois cette chirole est surmontée d'une pyramide ou d'un clocher fort haut. Les bords de ces bâtiments sont à fleur d'eau, et les extrémités qui sont recourbées s'élèvent fort haut, la plupart représentant des figures de dragons, de serpens, ou d'autres animaux. Ces ballons ont pour l'ordinaire cent ou cent vingt pieds de long, et n'en ont guère que six de large ; ils vont avec beaucoup de vitesse. (Z)

BALLONS, s. m. pl. c'est ainsi qu'on appelle chez les potiers de terre, les mottes de terre préparées et prêtes à être mises en œuvre ; et dans les Verreries, les mottes de terre à pot, prêtes à faire des pots. Voyez VERRERIE et POT.