(Géographie) ville d'Italie, capitale du Bolonais, sur la rivière de Reno, jointe au Po par un canal. Long. 29. lat. 44. 27 20.

BOLOGNE (PIERRE DE), Histoire naturelle c'est une pierre grisâtre, pesante, talqueuse, ordinairement de la grosseur d'une noix, mais d'une figure irrégulière : les plus luisantes et les moins remplies de taches sont les meilleures, aussi-bien que celles qui sont couvertes à la surface d'une croute mince, blanche et opaque. On trouve ces pierres en plusieurs endroits d'Italie, mais surtout au pied du mont Paterno, qui est à peu de distance de Bologne : c'est après les grandes pluies qu'on les découvre ; parce qu'alors ces pierres se trouvent lavées et dégagées des parties terrestres qui les environnent quelquefois, et qui les rendent méconnaissables. On prépare ces pierres de la manière suivante : après en avoir ôté la terre et les matières hétérogènes, on en prend quelques-unes qu'on réduit en poudre très-déliée, qu'on passe ensuite au tamis ; on humecte les autres pierres avec de l'eau-de-vie, et on les enduit de cette poudre ; on prend ensuite un petit fourneau de terre dont la grille soit de cuivre jaune, on y met d'abord quelques charbons allumés ; quand ils sont consumés à moitié, on remplit à moitié le fourneau de charbon de braise ; on pose doucement dessus, les pierres enduites de poudre ; on acheve ensuite de remplir le fourneau de charbon de braise éteinte, on couvre le fourneau de son dôme, et on laisse bruler le charbon sans y toucher, jusqu'à ce qu'il soit entièrement consommé. Lorsque tout sera refroidi, on trouvera sur la grille les pierres calcinées : on en sépare la croute, et on garde ces pierres dans des boites avec du coton. Elles ont la propriété du phosphore : c'est-à-dire qu'en les exposant au jour ou au soleil, et même à la clarté du feu, et les transportant sur le champ dans un endroit obscur, elles paraissent lumineuses comme des charbons allumés, mais sans chaleur sensible. Cette lumière dure quelque temps, puis elle s'affoiblit et se perd : mais en les exposant de nouveau à la lumière, elles reprennent leur qualité phosphorique. S'il arrive qu'au bout de deux ou trois ans elles viennent à perdre tout à fait la propriété dont on vient de parler, on peut la leur rendre en les faisant calciner de nouveau de la manière qui a été indiquée.

Nous devons ce procédé à M. Lemery, qui a fait grand nombre d'expériences sur la pierre de Bologne, et qui en donne un détail très circonstancié dans son cours de Chimie (-)