(Géographie) autrefois ville maritime de la Turquie européenne, dans l'Albanie, à dix-sept lieues S. O. de Scutari, à vingt-quatre N. E. de Brindisi. Lon. 37. 2. lat. 41. 25. Les Turcs l'appellent Drazzi. Son port libre et sa situation sur la mer Adriatique, la rendirent très-florissante dans ses premiers commencements ; mais elle devint dans la suite odieuse aux Romains, parce qu'elle servit de passage aux Grecs, dans cette fameuse irruption qu'ils firent en Italie : dès-lors regardant le nom d'Epidamné qu'elle avait comme étant de mauvais augure, ils l'appelèrent Dyrrachium, et voulurent qu'elle portât ce nom lorsqu'ils y envoyèrent une colonie romaine. Je sai bien que Pétrone, dans son poème de la guerre civile, la nomme toujours Epidamné, puisqu'il dit à Pompée :

Romanas arces Epidamnia maenia quaere.

Mais cet écrivain satyrique se sert exprès de l'ancien nom, afin de charger le rival de César d'un plus grand opprobre, en lui reprochant de s'être enfui vers une ville jam Romanis inauspicatam. Baudrand, Corneille, Maty, Echard, et autres, n'ont fait que des erreurs en parlant de Durazzo, qui n'est depuis longtemps qu'un pauvre village, avec une forteresse ruinée. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.