(Géographie) ville des Pays-bas, capitale de la Gueldre hollandaise, avec une citadelle, un ancien palais et plusieurs forts. Cette ville entra dans l'alliance d'Utrecht en 1579 ; les Espagnols la prirent en 1585, mais le comte Maurice la reprit pour les Provinces-Unies en 1591. Elle est fameuse par la paix générale qui s'y conclut en 1678 et en 1679. Elle est sur le Waal, entre le Rhin et la Meuse ou si l'on veut, entre Arnhem et Graves, à 4 lieues de Clèves, 14 S. E. d'Utrecht, 20 S. E. d'Amsterdam, 16 N. O. de Cologne, 26 N. E. d'Anvers. Long. 23. 25. lat. 51. 55.

Le nom de cette ville est diversement écrit dans la langue du pays, comme Niew-Méegen, Nimwegen, Nimmegen, d'où les François ont dit Nimegue. Il ne faudrait pas d'autres preuves de son ancienneté, que les monuments d'antiquité romaine qu'on y découvre fréquemment. De plus, on la trouve nommée Noviomagus dans la table de Peutinger. Après la décadence de l'empire romain, le pays ayant été soumis à la puissance de plusieurs comtes de l'empire, la ville de Nimegue appartint au roi d'Austrasie, et ensuite aux empereurs dont elle obtint divers privilèges, et entr'autres la dignité de ville impériale. Enfin, Philippe II. ayant violé par des emprisonnements et des persécutions pour cause de religion, les libertés des habitants en 1579, ils se virent obligés d'entrer dans l'alliance d'Utrecht, qui a donné le nom aux Provinces-Unies des pays-bas. Quelques-uns de ses citoyens se sont acquis de la réputation dans le parti des armes, et d'autres dans la république des lettres. Je n'en citerai que trois : Geldenhaut (Gérard) en latin Geldenhaurius, tenait un rang parmi les savants hommes du seizième siècle. Il était plus connu sous le nom de sa patrie, que sous celui de sa famille, car Erasme et la plupart de ses contemporains, l'appellent toujours Géraldus Noviomagus. Il se distingua dans la poésie et l'art oratoire, ce qui lui gagna les bonnes grâces de Maximilien de Bourgogne, qui l'envoya à Vittemberg pour examiner l'état de l'église. Il revint de ce voyage si fort enchanté de la doctrine des protestants, qu'il changea de religion et quitta son pays ; mais ne sachant où s'établir, il alla d'abord à Worms, ensuite à Strasbourg, à Augsbourg, et finalement à Marbourg, où il enseigna la Théologie. Il mourut de la peste en 1542, à l'âge de soixante ans. Il a écrit en latin une historia Batavica, une historia Germaniae inferioris, et une vie de Philippe de Bourgogne. Les réticences et les palliatifs qu'on remarque dans ce dernier ouvrage, doivent nous apprendre à nous défier des histoires composées par des domestiques comblés des bienfaits de leurs maîtres.

Canisius (Henri) s'est acquis une gloire durable entre les savants hommes de son siècle. On loue beaucoup son traité du droit canon, summa juris canonici ; mais ses antiquae lectiones, imprimées en 4 vol. in-fol. forment un recueil de littérature bien autrement recherché et véritablement instructif. Henri Canisius était neveu du jésuite de ce nom ; il mourut en 1609.

Noodt (Gérard) célèbre professeur en Droit à Nimegue, lieu de sa naissance, ensuite à Franeker, et enfin à Leyde, a publié d'excellents ouvrages de jurisprudence, recueillis et imprimés en 1724, en 2 vol. in-folio. Il a porté dans ces matières un esprit philosophique, et ne s'est pas borné comme font d'autres, à la simple étude des lois romaines, comme si toute la sagesse y était renfermée, ou plutôt comme si le droit consistait en décisions arbitraires. Il est mort en 1725 à soixante-dix-huit ans. (D.J.)

NIMEGUE, le quartier de, (Géographie) contrée de la Gueldre, bornée au N. par le quartier de Velwen, à l'orient par le comté de Bergue et le duché de Clèves ; au midi, par le Brabant ; et à l'occident, par la Hollande. Cette contrée est partagée en six préfectures ; elle contient cinq forteresses où on tient garnison, plusieurs terres seigneuriales, et deux villes, qui sont Tiel et Bommele. (D.J.)