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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. f. (Art militaire) dans l'artillerie est la partie basse de l'embrasure d'une batterie : elle a depuis la plate-forme jusqu'à l'ouverture de l'embrasure deux pieds et demi de haut, et même jusqu'à trois pieds. Elle se trouve immédiatement sous la volée de la pièce ; son épaisseur qui est un fascinage, est la même que celle des merlons et le reste de l'épaulement. Elle se nomme genouillere, parce qu'elle se trouve à-peu-près à la hauteur du genou. Voyez BATTERIE. (Q)

GENOUILLERE, en terme de Bottier, c'est la partie d'une botte qui surpasse la tige, et enferme le genou. Il y en a de plusieurs formes, qui tirent leur nom de la chose à laquelle elles ressemblent le plus, comme à chaudrons, à bonnets, etc. Voyez nos Planches et leur explication.

GENOUILLERE, (Artificier) les genouilleres sont pour l'artifice d'eau, ce que les serpenteaux sont pour l'artifice d'air ; on les emploie à garnir les pots à feu, les ballons d'eau et les barrils de trompe ; on les nomme aussi dauphins et canards ; leur effet est de serpenter sur l'eau, de s'élancer à plusieurs reprises en l'air, et de finir par éclater avec bruit. On donne aux cartouches la longueur de neuf diamètres intérieurs, non compris la gorge, et on les charge sur une pointe de culot qui ait d'épaisseur le quart du même diamètre. Après trois charges de composition, on y met une demi-charge de poussier, et ainsi en continuant de trois charges en trois charges, et lorsqu'on a atteint la hauteur du septième diamètre, on frappe un tampon sur la composition, on le perce avec le poinçon à arrêt, on met un peu de poussier dans le trou, et on y verse de la poudre grainée ce qu'il en peut tenir, en réservant de la place pour un tampon dont on la couvre, et pour l'étranglement. On attache ensuite le fourreau sur ce même bout de la fusée ; c'est un cartouche vide fort mince, de même grosseur que la fusée, et fermé par un bout, soit par un étranglement, soit par un rond de carton collé dessus ; on le découpe par l'autre bout en plusieurs languettes, on fait entrer la fusée dans cette partie découpée qui sert à couder le fourreau : cette coudure doit former un angle d'environ cinquante degrés, on le lie dessus avec de gros fil, et on colle une bande de papier sur la ligature ; le fourreau, non compris la ligature, doit avoir de longueur la moitié de celle du cartouche, on les engorge et on les amorce comme les jets.

Tout artifice d'eau doit être enduit de suif pour empêcher l'eau de le pénétrer. On fait fondre du suif, et avec un gros pinceau de poil de porc, on en couvre entièrement les genouilleres, elles sont alors en état d'être employées en garnitures ou d'être tirées à la main.

Le fourreau sert à soutenir sur l'eau la partie sur laquelle il est attaché ; quant à la gorge elle est soutenue par le vide qui se fait dans la fusée à mesure que la matière enflammée en sort, la coudure du fourreau leur donne un mouvement inégal et tortueux, et le poussier dont on a mis une demi-charge, après trois charges de composition, les fait élancer en l'air, lorsque le feu parvient à cette matière. Manuel de l'artificier.




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