S. f. (Art militaire) est un changement de la face ou des ailes d'un bataillon, par laquelle les hommes qui étaient à la tête du bataillon passent à la queue. On a recours à cet expédient lorsque le bataillon est chargé en queue, et qu'on veut que les chefs des files, qui sont pour l'ordinaire des gens choisis, prennent la place des serre-files.

La contre-marche se fait par files ou par rangs ; par files, lorsqu'on met les hommes de la tête du bataillon à la queue ; par rangs, en faisant passer un des flancs du bataillon sur le terrain de l'autre flanc. On se sert encore de ce terme, dans la Marine. Voyez plus bas CONTRE-MARCHE (Marine) Chambers.

Il est fort parlé de la contre-marche dans nos Tacticiens français, comme Castelnau, etc. mais elle n'est plus d'un grand usage, parce qu'elle suppose les files fort au large et distantes les unes des autres, ce qui n'est plus la coutume d'à-présent. Comme cette manœuvre est d'assez grand détail, et qu'elle est expliquée tout au long dans la tactique d'Elien, on y renvoye ceux qui seront curieux de la connaître plus au long, en les avertissant seulement que l'on appelle en français,

1°. Contre-marche en perdant le terrain, ce que les anciens appelaient évolution macédonique.

2°. Contre-marche en gagnant du terrain, ce qui était appelé évolution laconique.

3°. Contre-marche sans changer de terrain, ce qui était nommé évolution crétoise. (Q)

CONTRE-MARCHE, (Marine) Faire la contre-marche, cela se dit quand tous les vaisseaux d'une armée ou d'une division, qui sont en ligne, vont derrière le dernier jusqu'à un certain lieu pour revirer ou changer de bord. (Z)