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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. f. (LIGNE DE) c'est, dans l'attaque des places, une espèce de retranchement semblable à la circonvallation, dont l'objet est de couvrir l'armée qui fait un siège contre les entreprises de la garnison.

Cette ligne diffère de la circonvallation, en ce que celle-ci est destinée à s'opposer aux entreprises de l'ennemi qui est hors de la place, et que la contrevallation a pour objet de fortifier le camp contre les attaques des assiégés : c'est pourquoi elle ne se construit que lorsque la garnison est assez nombreuse pour inquiéter l'armée assiégeante.

La contrevallation se construit à la queue du camp, de la même manière et suivant les mêmes règles que la circonvallation. Elle doit être éloignée de la place d'environ 1200 taises. Comme elle n'est faite que pour résister à un corps de troupes moins considérable que celui qui peut attaquer la circonvallation, elle peut avoir moins d'épaisseur à son parapet, et moins d'épaisseur à son fossé. On peut y observer les dimensions du sixième profil de la circonvallation. Voyez CIRCONVALLATION. Voyez aussi Plan. XIV. de Fortification, une partie d'une circonvallation et une partie d'une ligne de contrevallation, et la position des camps des troupes entre ces deux lignes.

Il est assez rare de voir des sièges où l'on construise aujourd'hui une ligne de contrevallation, parce que l'armée assiégeante est toujours si supérieure à la garnison de la place, que cette garnison ne pourrait guère s'exposer à en sortir pour attaquer le camp, sans un péril évident. Elle était bien plus ordinaire chez les anciens ; mais aussi leurs garnisons étaient plus fortes que les nôtres : car comme les habitants des villes agissaient pour leur défense de la même manière que le soldat, il y avait alors autant de troupes pour la défense d'une place, qu'elle avait d'habitants.

La circonvallation et la contrevallation sont d'un usage très-ancien : on en trouve des exemples dans l'Ecriture et dans les historiens de la plus haute antiquité. Cependant l'auteur de l'histoire militaire de Louis le grand prétend que César en est le premier inventeur. On peut voir dans l'attaque et la défense des places de M. le chevalier Folard, combien cette opinion est peu fondée. Cet auteur prétend, avec beaucoup de vraisemblance, que ces lignes sont aussi anciennes que la méthode d'enfermer les villes de murailles, c'est-à-dire de les fortifier. Attaque des places par M. Leblond. (Q)




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