S. m. (Art militaire) espèce de panier cylindrique sans fond, qui sert dans la guerre des sièges à former le parapet des sappes, tranchées, logements, etc. Voyez SAPPE et LOGEMENT.

Les gabions de sappes ou de tranchées ont deux pieds et demi de haut, et autant de diamètre : ils doivent avoir huit, neuf, ou dix piquets chacun de quatre à cinq pouces de tour, lacés, serrés et bien bridés haut et bas avec de menus brins de fascines élagués en partie. Voyez Pl. XIII. de Fortification, le plan et l'élévation d'un gabion de cette espèce.

Les gabions se posent le long de la ligne sur laquelle on veut former ou élever un parapet : on creuse le fossé de la sappe ou de la tranchée derrière ; et l'on en prend la terre pour les remplir. Voyez SAPPE.

Les gabions se paient 5 sous de façon, à cause de la difficulté de leur construction, qui demande des soins et de l'adresse ; c'est un ouvrage de sappeurs et de mineurs bien instruits. On y joint ordinairement un détachement de Suisses, parce qu'ils sont plus adroits que les François à cette sorte d'ouvrage.

On se sert aussi quelquefois de gabions pour faire des batteries : mais alors ils sont beaucoup plus grands que les précédents ; ils ont cinq ou six pieds de large et huit de hauteur. Voyez BATTERIES. (Q)

GABION FARCI, c'est un gros gabion qu'on remplit de différentes choses qui empêchent qu'il ne puisse être percé ou traversé par la balle du fusil : on s'en sert dans les sappes au lieu de mantelet, pour couvrir le premier sappeur. Voyez SAPPE.

GABIONNER, c'est se couvrir de gabions pour se garantir des coups de l'ennemi. (Q)