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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. m. (Art militaire) sorte de milice ou de soldats armés d'arcs et de flèches. Voyez ARMES, FLECHE. Ce mot vient du latin arcus, arc ; d'où on a formé arcuarius et arquis, et arquittes, termes de la basse latinité. On se servait beaucoup d'archers anciennement : mais présentement ils ne sont plus d'usage qu'en Turquie et chez les Asiatiques, qui ont encore des compagnies d'archers dans leurs armées, desquels on fit une terrible boucherie à la bataille de Lépante. Le nom d'archers est cependant resté chez les peuples mêmes, qui ne s'en servent plus : par exemple, les officiers exécuteurs des ordres des lieutenans de police et des prevôts, etc. dont l'emploi est de saisir, faire des captures, arrêter, etc. sont appelés archers, quoiqu'ils aient pour armes des halebardes et des fusils ; c'est dans ce sens que l'on dit les archers du grand prevôt de l'hôtel, du prevôt des marchands, les archers de ville, les archers du guet ou de nuit. Il y a aussi des archers que l'on appelle la maréchaussée, qui sont continuellement sur les grands chemins pour les rendre surs contre les voleurs. La diligence de Lyon est toujours escortée par la maréchaussée. Ces archers ou cette maréchaussée est cause que l'on peut voyager dans toutes les parties de la France sans courir de risque ; de sorte qu'il arrive moins de vols dans le royaume de France pendant un an, qu'auprès de Londres pendant une semaine.

Il y a aussi les archers des pauvres, dont l'office est de saisir les mendiants qui errent dans les rues, et de les mettre à l'hôpital.

Il y a eu autrefois en France un corps d'infanterie créé par Charles VII. sous le nom de francs-archers ; ce corps était formé par les différentes paroisses du royaume ; chacune fournissait un homme armé : le privilège que ce prince accorda à ceux qui étaient choisis, fut cause qu'il y eut de l'empressement pour l'être, car il les affranchit presque de tous subsides ; et c'est de cet affranchissement, dit le P. Daniel, qu'on les appela francs-archers ou francs-taupins, nom qui leur fut donné sans doute, parce qu'on le donnait alors aux paysans à cause des taupinières dont les clos des gens de campagne sont ordinairement remplis.

Cette milice n'a subsisté que jusque vers la fin du règne de Louis XI. Il cassa les francs-archers pour décharger les bourgs et villages qui étaient tenus de leur entretien : mais pour suppléer à cette infanterie, il leva six mille suisses et dix mille hommes d'infanterie Française à sa solde. Histoire de la milice Française, par le P. Daniel. (Q)




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