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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Art militaire
S. m. (Art militaire et Histoire) machine militaire des anciens propre à battre les murailles d'une place assiégée.

Ce mot vient du grec , qui est composé des mots , prendre, et , ville.

L'hélépole était une tour de bois composée de plusieurs étages, qui avait quelquefois des ponts qu'on abattait sur les murailles des villes et sur les breches, pour y faire passer les soldats dont cette machine était remplie.

Parmi les auteurs qui ont écrit de l'hélépole, il y en a plusieurs qui prétendent qu'il y avait un bélier au premier étage.

Diodore de Sicîle et Plutarque ont donné la description du fameux hélépole de Démetrius Poliorcete au siège de Rhodes. Voici celle de Diodore.

" Démetrius ayant préparé quantité de matériaux de toute espèce, fit faire une machine qu'on appelle hélépole, qui surpassait en grandeur toutes celles qui avaient paru avant lui. La base en était carrée. Chaque face avait 50 coudées. Sa construction était un assemblage de poutres équarries, liées avec du fer ; les poutres distantes les unes des autres, d'environ une coudée, traversaient cette base par le milieu pour donner de l'aisance à ceux qui devaient pousser la machine. Toute cette masse était mise en mouvement par le moyen de huit roues proportionnées au poids de la machine, dont les jantes étaient de deux coudées d'épaisseur, et armées de fortes bandes de fer.

.... Aux encoignures il y avait des poteaux d'égale longueur, et hauts à peu-près de cent coudées, tellement panchés les uns vers les autres, que la machine étant à neuf étages le premier avait quarante-trois lits, et le dernier n'en avait que neuf ". (On croit que par ces lits il faut entendre les solives qui soutenaient le plancher de chaque étage, c'est le sentiment de M. de Folard.) " Trais côtés de la machine étaient couverts de lames de fer, afin que les feux lancés de la ville ne pussent l'endommager. Chaque étage avait des fenêtres sur le devant d'une grandeur et d'une figure proportionnée à la grosseur des traits de la machine. Au-dessus de chaque fenêtre était élevé un auvent, ou manière de rideau fait de cuir, rembourré de laine, lequel s'abaissait par une machine, et contre lequel les coups lancés par ceux de la place perdaient toute leur force. Chacun des étages avaient deux larges échelles, l'une desquelles servait à porter aux soldats les munitions nécessaires, et l'autre pour le retour. Pour éviter l'embarras et la confusion, trois mille quatre cent hommes poussaient cette machine, les uns par dedans, les autres par dehors. C'était l'élite de toute l'armée pour la force et pour la vigueur ; mais l'art avec lequel cette machine avait été faite facilitait beaucoup le mouvement ".

Vegece donne aussi une sorte de description de ces espèces de tours, qu'on Ve joindre à celle de Demetrius. Ceux qui voudront entrer dans un plus grand détail de ces tours et des autres machines de guerre des anciens, pourront consulter le traité de l'attaque et de la défense des places des anciens, par le chevalier Folard.

" Les tours, dit Vegece, sont de grands bâtiments assemblés avec des poutres et des madriers, et revêtus avec soin de peaux crues ou de couvertures de laine, pour garantir un si grand ouvrage des feux des ennemis ; leur largeur se proportionne sur la hauteur : quelquefois elles ont trente pieds en carré, quelquefois quarante ou cinquante, mais leur hauteur excède les murs et les tours de pierre les plus élevés. Elles sont montées avec art sur plusieurs roues, dont le jeu fait mouvoir ces prodigieuses masses. La place est dans un danger évident, quand la tour est une fois jointe aux murailles : ses étages se communiquent en-dedans par des échelles, et elle renferme différentes machines pour prendre la ville. Dans le bas étage est un bélier pour battre en breche. Le milieu contient un pont fait de deux membrures, et garni d'un parapet de clayonnage. Ce pont poussé en-dehors, se place tout d'un coup entre la tour et le haut du mur, et fait un passage aux soldats pour se jeter dans la place. Le haut de la tour est encore bordé de combattants armés de longs épieux, de flèches, de traits et de pierres pour nettoyer les remparts. Dès qu'on en est venu-là, la place est bien-tôt prise. Quelle ressource reste-t-il à des gens qui se confiaient sur la hauteur de leurs murailles, lorsqu'ils en voient tout-à-coup une plus haute sur leur tête ". Vegece, traduction de Segrais. Voyez (Pl. XII. de fortification) une tour avec son pont et son belier. (Q)




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