Art militaire

S. m. (Art militaire) magasin royal et public, ou lieu destiné à la fabrique et à la garde des armes nécessaires pour attaquer ou pour se défendre. Voyez ARMES et MAGASIN d'armes. Ce mot, selon quelques-uns, vient d'arx, forteresse ; selon d'autres, d'ars, qu'ils expliquent par machine, parce que l'arsenal est le lieu où les machines de guerre sont conservées. Il y a des auteurs qui disent qu'il est composé d'arx et de senatus, comme étant la défense du sénat ; d'autres qu'il vient de l'italien arsenale : mais l'opinion la plus probable est qu'il vient de l'arabe darsenaa, qui signifie arsenal.

ou AVICTUAILLEMENT, (Art militaire et Marine) c'est la provision des victuailles, aussi-bien que le soin de faire les provisions nécessaires pour une place, pour un vaisseau.
sub. m. pl. (Art militaire) sorte de milice parmi les Turcs. Elle est composée de Turcs naturels qu'on lève extraordinairement dans la Natolie, en tel nombre que le besoin de l'état le demande, pour servir sur terre et sur mer : ils ont la garde de l'arsenal quand l'armée est à Constantinople ; et sur les frontières on les emploie à la garde des villes conquises, tandis que les janissaires gardent les citadelles.

Les généraux Turcs font si peu d'estime de cette milice, qu'ils ne s'en servent que pour faciliter les approches, et commencer les assauts des places assiégées, ou pour ouvrir le passage des rivières et des défilés ; en sorte qu'ils en prodiguent le sang pour ménager les braves soldats, qu'on réserve pour les occasions décisives. Ce n'est pas qu'il ne se rencontre quelquefois dans ce corps des sujets qui donnent des preuves de valeur : mais en général cette milice est peu aguerrie.

S. f. (Art militaire) est une machine de guerre dont se servaient les anciens pour lancer des traits d'une longueur et d'un poids surprenant ; elle chassait aussi des balles ou boulets de plomb égaux au poids des gros traits qu'elle lançait.

Les écrivains de l'antiquité, au moins le plus grand nombre, sont opposés les uns et les autres à l'égard de la baliste et de la catapulte. Voyez CATAPULTE. Ils confondent souvent ces deux machines, qui suivant M. le chevalier de Folard diffèrent beaucoup entr'elles dans leur usage comme dans leur construction.

S. f. (Art militaire) est un large baudrier de cuir passé par-dessus l'épaule droite, et pendant en-bas au-dessous du bras gauche, porté par les anciens mousquetaires, tant pour soutenir leurs armes à feu, que pour le port de leurs cartouches ; lesquelles étant mises dans de petits étuis de bois, couverts de cuir, étaient pendues au nombre de 12 à chaque bandoulière.

Ce mot est originairement français, bandoullier, formé apparemment de bandoulier, une sorte de bandits infestants particulièrement les Pyrenées, lesquels étaient autrefois distingués par cette pièce de fourniture, et étaient eux-mêmes ainsi dénommés, quasi ban de voliers, une bande de voleurs.