Art militaire

S. m. (Art militaire) manière d'assiéger une place qu'on veut prendre par famine, en bouchant tous les passages, et se saisissant de toutes les avenues, de façon qu'aucun renfort, ni provisions, ni autre chose, ne puissent passer. Voyez SIEGE.

Ce mot vient de l'allemand blochus, ou blockhause, boulevard, ou maison de bois ; ou du gaulois blocal, barricade, quoique d'autres le dérivent du latin buculare, boucher un passage.

S. f. (Artillerie) pièce d'artillerie dont on se servait autrefois, qui était grosse et courte avec une ouverture fort large. Quelques-uns l'ont appelée basilic.

Il y en a qui dérivent ce mot par corruption de Lombarde, croyant qu'elle est venue de Lombardie. Ducange après Vossius, le dérive de bombus et ardeo ; Menage, de l'allemand bomberden, le pluriel de bomber baliste : mais je doute que les Allemands aient jamais connu ce mot. Il est assez ordinaire à Menage, et à plusieurs autres étymologistes, de donner des étymologies de mots qu'ils ont eux-mêmes forges.

S. m. (Artillerie) c'est le fracas que l'on fait en jetant des bombes dans une place ou ailleurs. (Q)
S. f. (Artillerie) est un gros boulet creux que l'on remplit de poudre, et qu'on jette par le moyen du mortier sur les endroits qu'on veut détruire. Elle produit deux effets ; savoir, celui de ruiner les édifices les plus solides par son poids ; et celui de causer beaucoup de désordre par ses éclats : car lorsque la poudre dont elle est chargée prend feu, son effort rompt ou crève la bombe, et en fait sauter les éclats à la ronde.

Le mot de bombe vient de bombus, crepitus, ou sibilus ani, à cause du bruit qu'elle fait.

(Art militaire) espèce d'armure défensive, dont les anciens se servaient pour se couvrir des coups de l'ennemi.

Le bouclier se passait dans le bras gauche. Sa figure a fort varié dans toutes les nations, aussi-bien qu'en France. Il y en avait de ronds ou ovales, qu'on appelait des rondelles. Il y en avait d'autres presque carrés, mais qui vers le bas s'arrondissaient ou s'allongeaient en pointe. Ceux des piétons étaient beaucoup plus longs que ceux de la cavalerie, et quelques-uns couvraient presque tout le corps. Ces derniers boucliers s'appelaient aussi targes, targes, nom qui se donnait encore à d'autres boucliers, dont on ne se servait pas pour combattre, mais pour se couvrir; par exemple, sur le bord d'un fossé d'une ville, contre les flèches des assiégés. Daniel, Histoire de la Milic. Franç. (Q)