v. act. et neut. c'est verser du sang ou en tirer. Voyez les articles SAIGNEE.

SAIGNER un fossé, en termes de fortification, c'est en faire écouler l'eau.

Pour saigner un fossé, on pratique des rigoles ou des espèces de petits canaux, de manière que le fond se trouve plus bas que celui du fossé. C'est ainsi qu'on en use pour l'écoulement des eaux des avant-fossés lorsque le terrain le permet, et de même pour le fossé du corps de la place. On occupe après cela le fond du fossé en plaçant sur la vase ou le limon des claies pour empêcher d'enfoncer dans la boue. Voyez PASSAGE DE FOSSE. (Q)

SAIGNER se dit dans l'Artillerie, d'une pièce lorsqu'étant montée sur son affut, la volée emporte la culasse, ce qui arrive lorsqu'on tire de haut en-bas. (Q)

SAIGNER DU NEZ se dit dans l'Artillerie, d'une pièce de canon, dont la volée emporte la culasse lorsqu'elle est montée sur son affut.

On dit encore qu'une pièce de canon saigne du nez lorsque sa volée devient courbe ; ce qui arrive quand le métal se trouve fort échauffé par le trop grand nombre de coups tirés de suite. Dans cet état, la courbure de la volée faisant baisser le bourlet, la bouche de la pièce se trouve au-dessous de la direction de l'axe, ce qui dérange la justesse de ses coups. (Q)