ou l'action de flanquer, Ve act. (Fortification) en général, c'est découvrir, défendre ou battre le côté d'une place, d'un corps, d'un bataillon, etc.

Flanquer une place, c'est disposer un bastion ou un autre ouvrage, de manière qu'il n'ait aucune partie qui ne puisse être défendue, ou sur laquelle on ne puisse tirer de front ou de côté.

On dit, flanquer une muraille avec des tours. On dit aussi, ce bastion est flanqué par le flanc opposé et par une demi-lune. Cet ouvrage à corne est flanqué par la courtine.

Toute fortification qui n'a qu'une défense de front, est défectueuse : pour la rendre complete , il est nécessaire qu'une partie flanque l'autre ; c'est pourquoi la courtine est toujours la partie la plus forte d'une place, à cause qu'elle est flanquée par les flancs qui sont à ses extrémités. Voyez DEFENSE. Chambers.

La défense directe est défectueuse, parce que l'épaisseur du parapet ne permet pas au soldat de découvrir le pied du mur qu'il défend, c'est-à-dire le côté extérieur du rempart ; ainsi il arriverait, si une place n'avait d'autre défense que la directe, que l'ennemi ayant gagné le pied du revêtement, ne serait Ve d'aucune partie de la fortification, et qu'il pourrait alors travailler tranquillement à la ruiner, soit par les mines ou autrement. Tous les obstacles qu'on pourrait faire, se réduiraient à faire tomber sur l'ennemi des bombes, des grenades, etc. mais il lui serait aisé d'en éviter l'effet, en appuyant obliquement de longs et forts madriers sur le mur du revêtement, lesquels écarteraient les bombes et les grenades ; ils donneraient une espèce de couvert dessous, où l'ennemi serait en sûreté : d'où l'on voit qu'une place de guerre doit avoir nécessairement son enceinte disposée de manière qu'il y ait des parties plus avancées les unes que les autres, pour qu'elles puissent se flanquer mutuellement. Ces parties sont les bastions. Voyez BASTION. (Q)