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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Histoire moderne
PASCHA, ou PACHA, subst. m. (Histoire moderne) officier en Turquie. C'est le gouverneur d'une province, d'une ville, ou d'un autre département ; nous disons le bacha de Babylone, le bacha de Natolie, le bacha de Bender, &c.

Dans les bachas sont compris les beglerbegs, et quelquefois les sangiacbegs, quoiqu'ils en soient quelquefois distingués, et que le nom de bacha se donne proprement à ceux du second ordre ; c'est-à-dire à ceux devant qui l'on porte deux ou trois queues de cheval, qui sont les enseignes des Turcs ; d'où vient le titre de bacha à trois queues. Ceux-ci sont appelés beglerbegs, et les sangiacbegs ne font porter devant eux qu'une queue de cheval attachée au bout d'une lance. Voyez BEGLERBEG et SANGIAC.

Le titre de bacha se donne aussi par politesse aux courtisans qui environnent le grand-seigneur à Constantinople, aux officiers qui servent à l'armée, et pour ainsi-dire, à tous ceux qui font quelque figure à la cour ou dans l'état.

Le grand seigneur confie aux bachas la conduite des armées ; et pour lors on leur donne quelquefois le titre de seraskier ou de bach-bog, c'est-à-dire général, parce qu'ils ont sous leurs ordres d'autres bachas. Comme on ne parvient communément au titre de bacha que par des intrigues, par la faveur du grand vizir ou des sultanes, qu'on achète par des présents considérables, il n'est point d'exactions que ces officiers ne commettent dans leurs gouvernements, soit pour rembourser aux Juifs les sommes qu'ils en ont empruntées, soit pour amasser des trésors dont souvent ils ne jouissent pas longtemps, et qu'ils ne transmettent point à leur famille. Sur un léger mécontentement, un soupçon, ou pour s'approprier leurs biens, le grand-seigneur leur envoye demander leur tête, et leur unique réponse est d'accepter la mort. Leur titre n'étant pas plus héréditaire que leurs richesses, les enfants d'un bacha trainent quelquefois leur vie dans l'indigence et dans l'obscurité. On croit que ce nom de pascha vient du Persan pait schats, qui signifie pied de roi, comme pour marquer que le grand-seigneur a le pied dans les provinces où ses bachas le représentent. Cependant ce titre n'est en usage qu'en Turquie ; car en Perse on nomme émirs ou kams les grands-seigneurs et les gouverneurs de province. (G)




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