S. m. (Histoire moderne) officier en Turquie, dont la charge est de sceller tous les actes expédiés par le teskeregi-bachi ou premier secrétaire du grand vizir, et quelquefois les ordres du sultan.

Le nom de nassangi se donne à tous les officiers du sceau, et celui de nassangi-bachi à leur chef. Il n'est pourtant pas proprement garde des sceaux de l'empire ottoman, puisque c'est le grand vizir qui est chargé par le sultan même du sceau impérial, et qui le porte ordinairement dans son sein. Le nassangi-bachi a seulement la fonction de sceller sous les ordres du premier ministre ses dépêches, les délibérations du divan, et les ordonnances ou kat-cherifs du grand-seigneur.

Si cet officier n'est que bacha à deux queues, ou simplement effendi, c'est-à-dire homme de loi, il n'entre point au divan ; il applique seulement son sceau sur de la cire-vierge contenue dans une petite demi-pomme d'or creuse, si l'ordre ou la dépêche s'adresse à des souverains, et sur le papier pour les autres. Il se tient tous les jours de divan dans une petite chambre qui n'en est pas éloignée, où il cachette les dépêches et les sacs d'aspres et de sultanins qui doivent être portés au trésor. S'il est bacha à trois queues, il a entrée et séance au conseil parmi les vizirs de banc.

Tous les ordres du grand-seigneur qui émanent de la chancellerie du grand-vizir pour les provinces, de même que ceux qui sortent du bureau du defterdar, doivent être lus au nassangi-bachi par son secrétaire qu'on nomme nassangi-kassedar-effendi. Il en tire une copie qu'il remet dans une cassette. Les ordres qui ne s'étendent pas au-delà des murs de Constantinople n'ont pas besoin pour avoir force de loi d'être scellés par cet officier, il suffit qu'ils soient signés du grand-vizir.

Le nassangi-bachi doit toujours être auprès de la personne du prince, et ne peut en être éloigné que son emploi ne soit donné à un autre. Lorsque le grand-vizir marche à quelque expédition sans le sultan, le nassangi-bachi le fait accompagner par un nassangi-effendi, qui est comme son substitut. Enfin aux ordres émanés immédiatement de sa hautesse, le nassangi-bachi applique lui-même le tura ou l'empreinte du nom du monarque, non pas au bas de la feuille, comme cela se pratique chez les autres nations, mais au haut de la page avant la première ligne, comme les Romains en usaient dans leurs lettres. Ce tura est ordinairement un chiffre en lettres arabes formé des lettres du nom du grand-seigneur. Guer. Mœurs des Turcs, tom. II. (G)