ou DIAT, s. m. (Histoire moderne) nom que les Arabes donnent à la peine du talion. Dans la loi mahométane le frère ou le plus proche héritier d'un homme tué par un autre, doit se porter partie contre le meurtrier, et demander son sang en réparation de celui qu'il a versé. Cette loi est conforme à celle de Moyse, selon laquelle le parent du mort, qui se déclare partie contre le meurtrier, s'appelle en hébreu gohel-dam, mot que la Vulgate a rendu par celui de redemptor sanguinis, c'est-à-dire celui qui demande le prix du sang. Avant Mahomet, dans les guerres que les tribus des Arabes faisaient entre elles, la coutume était que les victorieux, pour un esclave qu'ils avaient perdu dans le combat, missent à mort un homme libre du nombre des prisonniers ; et pour une femme tuée, ils égorgeaient pareillement un homme : mais leur législateur réduisit ces représailles à la loi du talion ou diah, comme il est porté par ces paroles de l'alcoran : on vous a donné le diat en ce qui regarde le meurtre, un homme libre pour un-homme libre, un esclave pour un esclave. Autrefois les Turcs avaient la barbarie de massacrer presque tous les prisonniers de guerre, apparemment en conséquence de cette loi ; aujourd'hui ils se contentent de les réduire en servitude et de les vendre. (G)