ou KIMIS, s. m. (Histoire moderne) liqueur forte en usage chez les Tartares, et qui suivant Rubruquis se fait de la manière suivante : on remplit une très-grande outre avec du lait de jument : on frappe cette outre avec un bâton au bout duquel est une masse ou boule de bois, creuse par dedans et de la grosseur de la tête. A force de frapper, le lait commence à fermenter et à aigrir ; on continue à frapper l'outre jusqu'à ce que le beurre se soit séparé ; alors on goute le petit lait pour voir s'il est assez acide, dans ce cas on juge qu'il est bon à boire. Ce petit lait pique la langue, et a, dit-on, le goût de l'orgeat ou du lait d'amandes. Cette liqueur qui est fort estimée des Tartares enivre et est fort diurétique.

On nomme kara-kosmos ou kosmos noir, une liqueur semblable à la première, mais qui se fait différemment. On bat le lait qui est dans l'outre jusqu'à ce que les parties les plus grossières se soient déposées au fond ; la partie la plus pure du petit lait occupe la partie supérieure ; c'est celle que boivent les gens de qualité. Elle est fort agréable, suivant le moine Rubruquis ; quand au dépôt, on le donne aux valets qu'il fait dormir profondément.