S. m. (Histoire moderne) en Angleterre, officier dont la charge est de faire faire des informations par un jury, c'est-à-dire par une assemblée de jurés qui ont prêté serment, composée de douze personnes voisines du lieu où l'on a trouvé une personne morte ; comment et de quelle manière est arrivé cet accident ; si elle est morte naturellement ou d'une mort violente, ce qu'il marque sur un registre. Il y a deux officiers revêtus de ce pouvoir dans chaque province.

L'objet de leurs fonctions étant une matière criminelle, &, comme disent les Anglais, un plaidoyer de la couronne, on a appelé ces officiers crowners ou coroners. Ils sont choisis par les freeholders de la province, ou ceux qui tiennent de francs-fiefs qui ne relèvent de personne, et cette élection se fait en vertu d'un ordre de la chancellerie.

Par un statut de Westminster, le coroner doit être chevalier ; et l'on trouve dans le registre qu'on appelle nisi sit miles, un rescrit du prince ou règlement par lequel il parait qu'on pourrait exclure quelqu'un de la charge de coroner, et avoir contre lui une cause de récusation suffisante, s'il n'était pas chevalier et qu'il ne possedât pas cent schelins de revenu en franc-fief. Dès l'an 925, sous le roi Athehtan, on connait cet officier. Le chef de justice de la cour du banc du roi, est le premier coroner du royaume en quelqu'endroit qu'il réside.

Dans plusieurs districts il y a aussi de certains coroners particuliers, semblables aux coroners ordinaires établis par la loi en chaque province, de même que dans quelques collèges et communautés, qui sont autorisés par leurs chartres et privilèges à nommer leur coroner dans leur propre territoire.

Nous n'avons point en France de semblables officiers, ni de nom qui approche du leur, si ce n'est peut-être celui de commissaire-enquêteur. C'est aux procureurs du Roi à connaître des morts inopinées et accidentelles qui peuvent être arrivées par violence. (G)