adj. (Histoire moderne) qui appartient aux Goths. Voyez GOTHS. Caractère ou écriture gothique, est une écriture ou un caractère qui dans le fond est le même que le romain, mais qui a beaucoup d'angles et de tortuosités, surtout au commencement et à la fin des jambages de chaque lettre. Voyez CARACTERE et LETTRE. Les manuscrits en caractères gothiques ne sont pas anciens.

Ulpilas évêque des Goths, fut le premier inventeur des caractères gothiques, et le premier qui traduisit la bible en langue gothique.

Les lettres runiques sont souvent appelées caractères gothiques. Voyez Mabillon, de re diplom. liv. I. chap. IIe Mais ceux-là se trompent qui croient que le caractère gothique est le même que le runique ; ils n'ont qu'à consulter Olaus Vormius, et la préface de Junius sur un livre des évangiles, écrit en lettres gothiques, et l'ouvrage de M. Hicks sur la langue runique. Voyez RUNIQUE.

Architecture gothique, est celle qui s'éloigne des proportions et du caractère de l'antique. Voyez ARCHITECTURE et ORDRE.

L'Architecture gothique est souvent très-solide, très-pesante et très-massive ; et quelquefois au contraire extrêmement déliée, délicate et riche. Son principal caractère est d'être chargée d'ornements qui n'ont ni goût ni justesse.

On distingue deux sortes d'Architecture gothique, l'une ancienne et l'autre moderne. L'ancienne est celle que les Goths ont apportée du nord dans le Ve siècle. Les édifices construits suivant cette manière, sont massifs, pesans et grossiers : ceux de la gothique moderne sont plus délicats, plus déliés, plus legers et surchargés d'ornements inutiles. Témoin l'abbaye de Westminster, la cathédrale de Litchfreld, etc.

Elle a été longtemps en usage, surtout en Italie, savoir depuis le treizième siècle, jusqu'au rétablissement de l'Architecture antique dans le seizième. Toutes les anciennes cathédrales sont d'une Architecture gothique. Voyez ARCHITECTURE.

Les inventeurs de l'Architecture gothique crurent sans-doute avoir surpassé les Architectes grecs. Un édifice grec n'a aucun ornement qui ne serve à augmenter la beauté de l'ouvrage. Les pièces nécessaires pour le soutenir, ou pour le mettre à couvert, comme les colonnes et la corniche, tirent leur beauté de leurs proportions : tout est simple, tout est mesuré, tout est borné à l'usage. On n'y voit ni hardiesse ni caprice qui impose aux yeux. Les proportions sont si justes, que rien ne parait fort grand, quoique tout le sait. Au contraire l'Architecture gothique élève sur des piliers très-minces une voute immense, qui monte jusqu'aux nues. On croit que tout Ve tomber, mais tout dure pendant bien des siècles. Tout est plein de fenêtres, de roses et de pointes ; la pierre semble découpée comme du carton, tout est à jour, tout est en l'air. Lettre de M. de Fénelon sur l'éloquence.

Colonne gothique est un pilier rond dans un bâtiment gothique, qui est trop court ou trop menu pour sa hauteur. Voyez COLONNE et ORDRE.

On en trouve qui ont jusqu'à 20 diamètres, sans diminution ni renflement.

MEDAILLES GOTHIQUES, voyez MEDAILLES. Dictionnaire de Trévoux et Chambers. (G)

GOTHIQUE, (maniere) en Peint. c'est comme on le dit dans le dictionnaire des beaux arts, une manière qui ne reconnait aucune règle, qui n'est dirigée par aucune étude de l'antique, et dans laquelle on n'aperçoit qu'un caprice qui n'a rien de noble ; cette manière barbare a infecté les beaux Arts, depuis 611 jusqu'en 1450, temps à jamais mémorable, où on commença à rechercher le beau dans la nature et dans les ouvrages des anciens. (D.J.)