S. m. pl. (Histoire moderne) espèce de derviches ou religieux mahométants, répandus surtout dans la Perse et dans les Indes ; ainsi nommés du Santon Calenderi, leur fondateur. C'est une secte d'Epicuriens qui s'adonnent aux plaisirs au-moins autant qu'aux exercices de la religion, et qui usant de toutes les commodités de la vie, pensent aussi bien honorer Dieu par-là que les autres sectes par leurs austérités ; en général, ils sont habillés simplement d'une tunique de plusieurs pièces, piquée comme des matelats. Quelques-uns ne se couvrent que d'une peau d'animal velue, et portent au lieu de ceinture un serpent de cuivre, que leurs maîtres ou docteurs leur donnent quand ils font profession, et qu'on regarde comme une marque de leur science. On les appelle abdals ou abdallas, c'est-à-dire en persan ou en arabe, gens consacrés à Dieu. Leur occupation est de prêcher dans les marchés et les places publiques ; de mêler dans leurs discours des imprécations contre Aboubekre, Omar, et Osman, que les Turcs honorent, et de tourner en ridicule les personnages que les Tartares Usbegs revèrent comme des saints. Ils vivent d'aumônes ; font le métier de charlatants, même celui de voleurs, et sont très-adonnés à toutes sortes de vices : on craint autant leur entrée dans les maisons, que leur rencontre sur les grands chemins ; et les magistrats les obligent de se retirer dans des espèces de chapelles bâties exprès proche des mosquées. Les Calenders ressemblent beaucoup aux Santons des Turcs. Voyez SANTON. (G)