S. m. (usage des Romains) le prénom, praenomen, était un nom qui se mettait devant le nom de famille ; il revient à notre nom propre, qui sert à distinguer les frères d'une même famille, quand nous les appelons Pierre, Jean, Louis.

Le prénom ne fut introduit chez les Romains que longtemps après le nom de famille qu'ils avaient coutume d'imposer aux enfants le neuvième jour après leur naissance pour les garçons ; et le huitième pour les filles ; on les reconnaissait pour légitimes par cette cérémonie ; mais on ne leur donnait le prénom, que lorsqu'ils prenaient la robe virile, c'est-à-dire, environ à l'âge de dix-sept ans. Le prénom du père se donnait ordinairement au fils ainé, et celui du grand-pere et des ancêtres au second fils, et aux autres suivants.

Il faut encore remarquer, qu'il n'y avait que les gens d'une condition libre qui eussent un prénom, ou, comme l'on dit, un nom avant le nom propre, tel que Marcus, Quintus, Publius ; c'est pour cette raison que les esclaves une fois affranchis et gratifiés des faveurs de la fortune, ne manquaient pas de prendre ces prénoms, et d'être enchantés qu'on les distinguât par ces prénoms. Perse dit :

Momento turbinis exit

Marcus Dama.

" de Dama qu'il était, il devint aussi-tôt Marcus Dama ". Ces prénoms Marcus, Quintus, Publius, etc. étaient pour ces gens-là, ce que le monseigneur est aujourd'hui pour un évêque. Cicéron nous apprend que les prénoms avaient une sorte de dignité, parce qu'on ne les donnait qu'aux hommes et aux femmes d'une certaine naissance. (D.J.)