S. m. (Histoire romaine) farceur, baladin d'Etrurie. On fit venir à Rome des histrions de ce pays-là vers l'an 391 pour les jeux scéniques ; Tite-Live nous l'apprend, dec. I. liv. VII.

Les Romains ne connaissaient que les jeux du cirque, quand on institua ceux du théâtre, où des baladins, qu'on appela d'Etrurie, dansèrent avec assez de gravité, à la mode de leur pays et au son de la flute sur un simple échafaud de planches. On nomma ces acteurs histrions, parce qu'en langue toscane un farceur s'appelait hister, et ce nom resta toujours depuis aux comédiens.

Ces histrions, après avoir pendant quelque temps joint à leurs danses toscanes la récitation de vers assez grossiers, et faits sur le champ, comme pourraient être les vers Fescennins, se formèrent en troupes, et récitèrent des pièces appelées satyres, qui avaient une musique régulière, au son des flutes, et qui étaient accompagnées de danses et de mouvements convenables. Ces farces informes durèrent encore 220 ans, jusqu'à l'an de Rome 514 que le poète Andronicus fit jouer la première pièce réglée, c'est-à-dire, qui eut un sujet suivi ; et ce spectacle ayant paru plus noble et plus parfait, on y accourut en foule. Ce sont donc les histrions d'Etrurie qui donnèrent lieu à l'origine des pièces de théâtre de Rome ; elles sortirent des chœurs de danseurs étrusques. (D.J.)