adj. pris subst. (Histoire ancienne) fêtes religieuses en l'honneur de Bacchus, qu'on célébrait avec beaucoup de solennité chez les Athéniens, où l'on en distinguait de diverses sortes ; d'anciennes, de nouvelles, de grandes, de petites, de printanières, d'automnales, de nocturnes, etc. Avant les Olympiades, les Athéniens marquaient le nombre des années par celui des bacchanales, autrement nommées orgies, du mot Grec , fureur, à cause de l'enthousiasme ou de l'ivresse qui en accompagnait la célébration : elles tiraient leur origine d'Egypte, et furent introduites en Grèce par Melampe.

A Athènes l'Archonte réglait la forme et l'ordonnance des bacchanales, qui dans les premiers temps se passaient fort simplement : mais peu à peu on les accompagna de cérémonies ou ridicules ou infames. Les prêtresses ou bacchantes couraient de nuit, à demi-nues, couvertes seulement de peaux de tigres ou de pantheres passées en écharpe, avec une ceinture de pampre ou de lierre ; les unes échevelées et tenant en main des flambeaux allumés, les autres portant des thyrses ou bâtons entourés de lierre et de feuilles de vigne, criant et poussant des hurlements affreux. Elles prononçaient surtout ces mots, , ou , ou . A leurs cris se mêlait le son des cymbales, des tambours, et des clairons. Les hommes en habits de satyres suivaient les bacchantes, les uns à pied, d'autres montés sur des ânes, trainant après eux des boucs ornés de guirlandes pour les immoler. On pouvait appeler ces fêtes du Paganisme le triomphe du libertinage et de la dissolution ; mais surtout les bacchanales nocturnes où il se passait des choses si infames, que l'an 568 de Rome, le sénat informé qu'elles s'étaient introduites dans cette ville, défendit sous les peines les plus grieves de les célébrer. C'est avec raison que les pères de l'église ont reproché aux payens ces désordres et ces abominations. (G)