(Histoire ancienne) c'étaient des magasins publics établis dans les cités et mansions, et pourvus d'amas de blés et de chairs salées, pour les distribuer aux soldats en route sur les chemins militaires de l'empire. C'est de-là, que vient le titre de Droit au code, de conditis in publicis horreis ; lesquels condita ou provisions de vivres, devaient être délivrées aux troupes saines, entières, et non-corrompues.

Les Romains nommaient aussi horrea, les greniers publics dans lesquels ils serraient les grains, pour prévenir la famine, et pour pourvoir à la subsistance du peuple dans les années de disette. Cette police règne encore aujourd'hui dans les états de l'Eglise avec une sagesse admirable.

Outre ces greniers publics de grains établis à Rome, il s'en trouvait par-tout dans l'empire romain, et même en des lieux champêtres, qui n'étaient connus que par leurs noms de horrea ; c'est ce qui fait que nous rencontrons quelquefois dans l'itinéraire d'Antonin, et dans les tables de Peutinger, ces mots, ad horrea.

On sait, par exemple, qu'il y avait plusieurs de ces greniers publics dits horrea, dans les Gaules, à Narbonne, à Treves, où une abbaye en retient encore le nom de Horreum ; comme il y a eu pareillement en France divers seigneurs qui placèrent leurs granges à quelques distances de leurs châteaux de peur d'incendie, et qui y ajoutèrent des maisons pour serrer leurs grains, et pour loger leurs grangers, il s'est formé dans diverses provinces plusieurs villages et familles, qui portent encore aujourd'hui le nom de Grange, de la Grange, des Granges, etc. (D.J.)