LES, (Géographie moderne) îles situées sur la côte de la grande Bretagne, à 8 lieues à l'ouest de la pointe la plus avancée de la province de Cornouaille, qui est le cap de Lands-End, où elles sont rangées en rond. On en compte plus de cent ; mais dans ce nombre, il y en a dix plus grandes que les autres. Elles sont la plupart couvertes d'herbes, et fournies de bons pâturages ; cependant on y voit force rochers et écueils, ainsi que de lapins, de grues et d'oiseaux aquatiques. La plus grande de toutes est celle de Ste Marie qui a 8 milles de circuit, avec un havre large et commode. La reine Elisabeth y fit construire un fort où l'on tient garnison. L'île de Silly est la seconde en grandeur, et a été apparemment autrefois plus considérable, puisqu'elle a donné le nom de Sillinae à toutes les autres.

Cambden en comparant ce que les anciens nous ont appris de la position et de l'histoire des îles Cassitérides, avec la connaissance exacte qu'il avait des Sorlingues, a découvert le premier et prouvé invinciblement l'identité cachée sous ces noms différents.

Il résulte donc que les îles Sorlingues sont les Silinae ou Cassiterides des anciens, nom qui leur fut donné à cause de leur richesse en mines d'étain, qui ont été connues des Phéniciens, des Tartésiens, des Carthaginois, des Romains et des Marseillais.

Les empereurs romains avaient coutume d'y envoyer des personnes coupables de quelques crimes pour travailler aux mines ; c'était une manière de supplice usitée dans ce temps-là, comme aujourd'hui d'envoyer aux galeres.

Les anciens habitants de ces îles portaient des habits noirs et longs, qui descendaient jusqu'à terre. Ils se nourrissaient de leur bétail, et vivaient à la manière de Nomades, n'ayant aucune demeure fixe. Leur commerce consistait à troquer du plomb, de l'étain et des peaux contre de la vaisselle de terre, du sel, et quelques petits ouvrages de bronze qu'on leur donnait en échange : ils ne se souciaient point d'argent, et même ils ne s'appliquaient pas beaucoup au travail des mines. A moitié chemin de ces iles, au cap le plus avancé de la province de Cornouaille, la marée découvre quand elle est basse une ile, ou plutôt un rocher, nommé autrefois Lissia, aujourd'hui Letowrow et the Gulphe, c'est-à-dire le gouffre. (D.J.)