(Géographie moderne) contrée d'Italie, bornée au nord par le Vallais, au midi par le comté de Nice et l'état de Gènes, au levant par le duché de Milan, et au couchant par le Dauphiné. Ses principales rivières sont le Pô, le Tanaro, la Doria, la Bormia et la Sture.

Les montagnes qui entourent le Piémont abondent en mines d'argent, de fer et de cuivre. Voyez Allionii oryctographia Pedemontana, Taurini, 1757. in-8°.

Les rivières fournissent des poissons excellents, et les forêts nourrissent quantité de bêtes fauves. Le terroir est fertîle en blé, en vins et en fruits ; aussi est-il fort peuplé. Un autre grand avantage du Piémont, est d'avoir une noblesse nombreuse et distinguée, ce qui rend la cour de Turin extrêmement brillante. La religion du pays est la catholique romaine. On y compte plus de trente abbayes, et de riches commanderies.

Le fils ainé du roi de Sardaigne portait autrefois le titre de prince de Piémont ; il porte aujourd'hui celui de duc de Savoye. Le Piémont comprend le Piémont propre, le duché d'Aoste, la seigneurie de Verceil, le comté d'Ast, le comté de Nice et le marquisat de Salusses : Turin en est la capitale.

La contrée de Piémont qui a le titre de principauté, est une des plus considérables, des plus fertiles et des plus agréables de toute l'Italie. Le nom de Piémont, que l'on rend en latin par celui de Pedemontium, n'est guère usité que depuis six à sept siècles. Il a été occasionné par la situation du pays, au pied des Alpes maritimes, cottiennes et grecques, au milieu desquelles se trouve le Piémont. Autrefois cette contrée faisait partie des plaines de la Ligurie : dans la suite elle fit partie de la Cisalpine ; et après cela elle devint une portion du royaume de Lombardie. Sa longueur peut être de cent vingt mille pas, et sa largeur d'environ quatre-vingt-dix mille.

On croit que le Piemont fut premièrement habité par les Umbriens, les Etrusques, et les Liguriens : les Gaulois qui entrèrent en Italie, sous la conduite de Brennus et de Bellovese, s'établirent en partie dans ce pays qui dans la suite fut occupé par divers peuples, et partagé entr'eux. Les Liguriens surnommés Statielli habitèrent la partie orientale. Les Vagenni, ou Bagienni leur succédèrent dans le pays qui est entre le Pô et le Tanaro. Les Taurini s'établirent entre le Pô et la petite Doire, Doria riparia, et s'étendirent dans la suite jusqu'aux Alpes, Les Salassi, divisés en supérieurs et en inférieurs, habitèrent entre les deux Doires. Enfin les Libici, Lebui ou Lebetii, occupèrent cette partie de la Gaule Cisalpine, qui forme les territoires de Verceil et de Biele entre la grande Doire, Doria baltea, et la Sesia.

Il y a eu anciennement dans cette contrée un grand nombre de villes dont la situation est connue, et dont la plupart subsistent encore aujourd'hui. De ce nombre sont.

Les anciennes villes dont on connait le nom, mais dont on ignore la situation, sont, Forum Julii, Forum Vibrii, Iria, Autilia.

Entre les anciennes villes du Piémont, Turin, Aoste, Verceil, Asti, Ivrée et Albe eurent l'avantage de recevoir de bonne heure l'Evangile, et d'avoir des évêques. Depuis l'an 1515, l'évêque de Turin a été élevé à la dignité archiépiscopale. Il se trouve aussi dans le Piémont plusieurs villes décorées du titre de cités ducales. Charles-Emanuel I. du nom, choisit douze de ces villes pour en faire les capitales d'autant de provinces, afin que la justice put être administrée avec plus d'ordre dans son Piemont. Ces douze villes furent Turin, Ivrée, Asti, Verceil, Montdovi, Salusses, Savigliano, Chieri, Bielle, Suse, Pignerol, Aouste. Il faut enfin remarquer que la plupart de ces villes sont fortifiées, et que l'on y tient garnison pour la sûreté du pays. (D.J.)