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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Géographie moderne
(Géographie moderne) bourg d'Angleterre, dans le comté de Kent, à quinze milles de Rochester, et à vingt-cinq milles de Londres, sur la Medway. Il y a un château qui fut bâti par Richard de Clare, qui avait eu Tunbridge par échange pour Brion en Normandie. Ce bourg est fort renommé par ses eaux minérales, et par l'affluence de gens de qualité qui viennent les boire, s'amuser, et y prendre de l'exercice dans une saison convenable.

C'est un plaisir, dit Pavillon dans une lettre à madame Pélissari, que d'être malade dans ce pays, car sitôt qu'on l'est, ou qu'on croit l'être, ou qu'on veut l'être, on vous envoie aux eaux de Tunbridge ; or ce Tunbridge est la plus charmante médecine que l'on puisse prendre ; c'est une fontaine au bout d'une foire aussi magnifique que celle de S. Germain. Il faut avoir la complaisance de croire que ceux qui y vont boivent de ces eaux, et qu'ils en ont besoin.

Ce qui m'en fait douter, c'est que ceux qui les prennent,

Sont à jouer assiduement ;

Caquetent sans cesse, ou toujours se promenent,

Et ne pissent que rarement.

Mille fraiches beautés parent la promenade,

Et l'on trouverait en ce lieu

Plus malaisément un malade

Qu'un homme sain à l'Hôtel-dieu.

Comme j'étais surpris de voir tous ces prétendus malades en si bonne santé, je demandai avec empressement, continue Pavillon, de quel mal cette fontaine guérissait ; mais je n'en pus être éclairci. Pour toute réponse, les uns haussaient les épaules, les autres me riaient au nez, etc. Il finit en disant à madame Pélissari : " Enfin, madame, ce pays est si beau et si bon, que si par hasard quelque magicien, selon l'ancienne coutume, me détient ici enchanté durant deux ou trois mille ans, je vous prie de ne me plaindre point, et d'attendre patiemment mon retour ".

Ces lieux sont pour moi pleins d'appas,

Je n'y vois ni procès, ni moine, ni misere,

On y sonne très-peu ; l'on n'y travaille guère,

Et l'on y fait de longs repas.

(D.J.)




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