LA COTE DE LA, (Géographie moderne) on donne ce nom à la partie méridionale de la péninsule de l'Inde. Elle s'étend depuis le cap de Comorin, jusqu'à la pointe de Ramanançor, l'espace de 40 lieues ; elle a le nom de pescherie, à cause de la pêche des perles, qu'on y fait tous les ans au mois d'Avril, et à laquelle on emploie un grand nombre de pêcheurs ; ce sont les habitants de Tutucurin, ville capitale ou plutôt la seule de cette côte, qui s'y destinent principalement.

Les Hollandais y assistent en qualité de protecteurs, mais ils en sont véritablement les maîtres, car ils se font donner pour chaque bâteau un droit considérable, et il y a quelquefois trois ou quatre cent bateaux pour cette pêche. Les commissaires hollandais viennent de Colombo, capitale de l'île de Ceylan, pour la diriger ; ils y font en même temps de grosses acquisitions de toiles, contre lesquelles ils donnent en échange de leurs épiceries des Moluques. Ils achetent aussi pour rien les coquillages qu'on nomme xauxur, qu'ils envoyent ensuite dans le royaume de Bengale, où ils servent de monnoye, et où conséquemment ils les vendent fort cher ; enfin ils se réservent toujours le droit d'acquérir les plus belles perles ; et comme ils ont des effets recherchés par tous les habitants du lieu, ils font sur ces sortes de pierreries, un gain immense.

Toutes les perles qu'on retire le premier jour, sont pour le roi de Maduré, ou pour le prince de Marava, à qui le pays appartient.

Cette côte dans le temps de la pêche ; est exposée à des maladies contagieuses, qui viennent principalement de ce que les habitants se nourrissent alors de la chair des huitres, qui est malfaisante et généralement corrompue ; on ne voit partout que de méchants villages dépeuplés. Du temps des Portugais, cette contrée était florissante, parce qu'ils avaient permis aux Pararas (c'est le nom des peuples de la côte de la pescherie) de trafiquer avec leurs voisins ; mais depuis que ce secours leur manque, ils sont réduits à une extrême pauvreté. (D.J.)