(Histoire de France) les préceptions étaient des ordres, des lettres que le roi envoyait aux juges, pour faire, ou souffrir certaines choses contre la loi. Ces préceptions étaient à-peu-près comme les rescrits des empereurs romains ; soit que les rois francs eussent pris d'eux cet usage, soit qu'ils l'eussent tiré du fond même de leur naturel.

On voit dans Grégoire de Tours, que les rois francs commettaient des meurtres de sang-froid, et faisaient mourir des accusés qui n'avaient pas seulement été entendus ; ils donnaient des préceptions pour faire des mariages illicites ; ils en donnaient pour transporter des successions ; ils en donnaient pour ôter le droit des parents ; ils en donnaient pour épouser les religieuses. Ils ne faisaient point, à la vérité, des lois de leur seul mouvement ; mais ils suspendaient la pratique de celles qui étaient faites.

L'édit de Clotaire II. qui regna seul en 613, et fit fleurir la justice, fut un édit heureux qui redressa tous les griefs. Personne ne peut plus être condamné sans être entendu : les parents dû.ent toujours succéder, selon l'ordre établi par la loi ; toutes préceptions pour épouser des filles, des veuves ou des religieuses, furent nulles ; et on punit sévèrement ceux qui les obtinrent, et en firent usage.

Nous saurions peut-être plus exactement ce qu'il statuait sur ces préceptions, si l'article 13 de ce decret et les deux suivants, n'avaient péri par le temps. Nous n'avons que les premiers mots du 13. art. qui ordonne que les préceptions seront observées, ce qui ne peut pas s'entendre de celles qu'il venait d'abolir par la même loi. Nous avons une autre constitution du même prince ; qui se rapporte à son édit, et corrige de même de point en point tous les abus des préceptions. Esprit des lais. (D.J.)