(Géographie ancienne) ville ancienne du Latium, dont Horace et Properce parlent avec beaucoup de dédain ; il n'en reste plus que des ruines à l'endroit nommé Campo-Gabio, vers Palestrine, à quatre ou cinq bonnes lieues de Rome en tirant vers l'orient.

Du temps de Denis d'Halicarnasse sous Auguste, Gabium était presque déserte ; mais ses ruines marquaient qu'elle avait été une assez belle ville, puisqu'avant la fondation de Rome, il y avait à Gabium une école célèbre où l'on enseignait les Beaux-Arts et les Sciences à la jeunesse. Cicéron et Plutarque la mettent au nombre des villes municipales : Junon y était particulièrement honorée ; et c'est pour cela que Virgile appelle cette déesse, Gabina Juno.

La voie Gabienne, via Gabiniana, ou via Gabina, était un chemin qui conduisait de Salone à Clissa, anciennement dite Andetrium. Ce fut sur la voie Gabienne que Camille défit les Gaulois après la prise et l'embrasement de Rome, comme le marque Tite-Live : sur la même voie on voyait le superbe tombeau de Pallas, affranchi de Tibere, avec une inscription encore plus arrogante, que Panvinus nous a conservée.

La ceinture, ou plutôt la troussure Gabienne, cinctus Gabinus, dont il est parlé dans Virgile, dans Horace, Lucain, Silius Italicus, et autres auteurs, était une manière particulière qu'avaient les Romains de trousser leur robe à la guerre, et qu'ils avaient prise des Gabiens : les Consuls et les Préteurs en retinrent l'usage sous les empereurs, quand ils faisaient les fonctions de leurs charges ; cette manière consistait à croiser les deux pans de leur robe en forme d'écharpe sur les épaules et sur la poitrine, et à les nouer ensemble pour les assujettir fixement. (D.J.)