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Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Geographie ancienne
(Géographie ancienne) ancienne ville de Sicile, sur la rive septentrionale de l'île à gauche, c'est-à-dire au couchant de la rivière de même nom ; elle avait été très-florissante ; mais les Carthaginois, sous la conduite d'Annibal, la saccagèrent après un siege dont on trouvera les détails dans Diodore de Sicile, liv. XIII. chap. lxij.

Il y avait des bains fameux au couchant de cette ville, Himerae thermae ; ces bains devinrent une ville ; et c'est sur ce pié-là que Ptolomée les nomme. Ciceron nous apprend même comment cette ville se forma ; ce lieu s'appelle encore aujourd'hui Termini, et les ruines de la ville d'Himéra, campo di san Nicolo ; la rivière d'Himéra se nomme Fiume grande.

Le poète Stésychore était d'Himéra ; il fut ainsi nommé pour avoir adapté la manière de la danse aux instruments, ou au chœur sur le théâtre ; il fleurissait dans la quarante-deuxième olympiade, c'est-à-dire 610 ans avant J. C. Il mourut dans la cinquante sixième olympiade, sous Cyrus, roi de Perse. Quintilien dit que Stésychore avec sa lyre, soutint le poids et la noblesse du poème épique. Denys d'Halycarnasse lui donne les grandes qualités et les grâces de Pindare et de Simonide ; son style était plein et majestueux, Stesychori graves camaenae, suivant l'expression d'Horace. Pline ajoute, que comme Stésychore était encore enfant, un rossignol vint chanter sur sa bouche. On ne pouvait le louer plus délicatement ; mais le temps nous a ravi les ouvrages de cet aimable poète ; il ne nous en reste que trente ou quarante vers, qui ne nous permettent pas d'en juger. Sa patrie lui érigea une très-belle statue ; non-seulement à cause de ses talents dans la poésie lyrique, mais plus encore pour avoir préservé son pays de l'esclavage. Cette ville se trouvant en guerre avec ses voisins, avait imploré l'alliance de Phalaris, et lui avait donné le commandement de ses troupes, avec une autorité presque sans bornes. Stésychore tâcha de détourner ses compatriotes de prendre ce parti, et leur raconta qu'autrefois, le cheval étant en différend avec le cerf, eut recours à l'homme, qui véritablement le vangea, mais lui ravit sa liberté : les Himéréens comprirent le sens de l'apologue, remercièrent et congédièrent Phalaris. Tel fut l'effet de cette fable ingénieuse, qu'Horace, Phèdre et la Fontaine ont si heureusement mise en vers ; Stésichore en fut l'inventeur.

J'oubliais presque de dire, qu'Himéra passait pour avoir Ve naître la comédie ; ce fut dans son sein, si nous en croyons Silius Italicus, et Solin après lui, que ce spectacle amusant parut pour la première fais. Cette ville est peu de chose aujourd'hui ; Volaterran assure pourtant, que de son temps on y voyait encore un théâtre ruiné ; les restes d'un aqueduc qui était d'une excellente maçonnerie ; plusieurs autres monuments antiques, et quantité d'inscriptions que l'on peut lire dans cet auteur. (D.J.)

HIMERA, (Géographie ancienne) rivière de Sicîle ; il y en avait deux de ce nom, l'une sur la côte septentrionale, et l'autre dans la côte méridionale, ce qui doit s'entendre de leurs embouchures ; toutes deux ont leurs sources dans les mêmes montagnes, que les anciens nommaient nebrodes ; et leurs sources ne sont pas à une lieue de distance l'une de l'autre. L'Himéra méridionale s'appelle aujourd'hui Fiume salso ; l'Himéra qui coule vers le Nord se nomme Fiume grande. (D.J.)




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