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Catégorie : Histoire ancienne & moderne
S. m. (Grammaire et Histoire ancienne et moderne) dans l'origine, le sceptre n'était qu'une canne ou bâton que les rois et les généraux portaient à la main pour s'appuyer ; et c'est ce qu'on appelle en terme de médaille hasta pura, une pique ou halebarde sans fer qu'on voit à la main des divinités ou des rois : c'est le sentiment de Nicod, qui parait d'autant plus fondé que Justin raconte que le sceptre des premiers roix était une lance. Cet historien ajoute que dans l'antiquité la plus reculée les hommes adoraient la haste ou le sceptre comme des dieux immortels, et que de son temps encore on mettait par cette raison un sceptre à la main des dieux. Celui de Neptune était son trident.

Dans la suite, le sceptre devint un ornement royal, et la marque du souverain pouvoir. Dans Homère, les princes grecs ligués contre Troie, portent des sceptres d'or. Celui d'Agamemnon, dit-il, ouvrage incomparable de Vulcain qui l'avait donné au fils de Saturne, passa de Jupiter à Mercure, puis à Pélops, à Atrée, à Thyeste et à Agamemnon : on le conservait encore du temps de ce poète, on l'adorait même ; et on lui faisait tous les jours des sacrifices à Chéronée, où l'on n'en montrait pourtant que le bois, les Phocéens ayant enlevé les lames d'or qui le couvraient.

Le sceptre des rois fut donc revêtu d'ornements de cuivre, d'ivoire, d'argent ou d'or, et de figures symboliques. Tarquin l'ancien le porta le premier à Rome, et les consuls le portèrent aussi sous le nom de scipio, bâton de commandement. Les empereurs l'ont conservé jusques dans les derniers temps, et les rois le portent dans les grandes cérémonies. Il est surmonté ou distingué par quelques pièces de leur blason. Ainsi celui du roi de France est surmonté d'une fleur de lys double, celui de l'empereur d'un aigle à deux têtes, celui du grand-seigneur d'un croissant, etc. Phocas est le premier qui ait fait ajouter une croix à son sceptre : ses successeurs quittèrent même le sceptre pour ne plus tenir à la main que des croix de différentes formes et de différentes grandeurs. M. le Gendre dit, le sceptre de nos roix de la première race était un bâton d'or recourbé par le bout en forme de crosse, et aussi haut que le prince qui le portait.

SCEPTRE, (Critique sacrée) mot grec qui veut dire appui, parce que le sceptre qui a été la marque de la dignité royale, était un bâton sur lequel on pouvait s'appuyer. Il signifie donc le bâton que les rois portaient dans leur main droite comme un signe de leur puissance, Exode VIIIe 4. Quand quelqu'un entrait dans le cabinet du palais du roi de Perse sans y être appelé, il était digne de mort, si le roi n'avait la bonté de lui tendre son sceptre d'or ; et c'est ce que fit Artaxerxès, que l'Ecriture nomme Assuérus, à l'égard d'Esther. Ce mot sceptre au figuré désigne la domination, la souveraineté. Il se prend aussi pour famille, race, tribu ; emmenez avec vous la famille de votre père, sceptrum patris tui sume tecum. Nomb. XVIIIe 2. (D.J.)

SCEPTRE, (Numismatique) il faut dire un mot de cet ornement qu'on trouve sur les bustes dans les médailles antiques des rais.

Le sceptre qu'ils tiennent à la main lorsqu'ils sont en habit consulaire, et c'est ainsi que sont presque toujours les empereurs de Constantinople, est surmonté d'un globe chargé d'une aigle, pour faire connaître par ces marques de la souveraine puissance que le prince gouverne par lui-même. Dès le temps d'Auguste, l'on voit sur les médailles le sceptre consulaire dont nous parlons.

Phocas est le premier qui a fait ajouter une croix à son sceptre ; ses successeurs quittèrent même le sceptre, pour ne plus tenir à la main que des croix de différentes formes et de différentes grandeurs.

Lorsqu'ils sont représentés en armes, outre le casque et le bouclier, ils ont ordinairement un javelot à la main ou sur l'épaule.

Quand ils sont en robe dans le bas Empire, le sceptre est une férule, nommé , qui consiste en une tige assez longue, dont le haut est carré et plat. L'usage en est fort ancien parmi les Grecs, qui appelaient leurs princes narticophores, porte-férules. Voyez Ducange, dissert. de infer. aevi numism. n°. 11.

On a trouvé une grande diversité de sceptres sur les anciens monuments, comme il parait par Montfaucon, tome I. Pl. XXI. et XXVIII. Mafféi, Racc. di statue, Pl. XXVII. Admir. rom. antiq. tab. 28. et les Planches d'Herculanum. (D.J.)




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