S. m. (Histoire ancienne et moderne) se dit en général de toute personne qui aspire à un emploi honorable ou lucratif. Les Romains nommaient ainsi particulièrement les prétendants aux charges publiques, qui se mettaient sur les rangs au temps de l'élection des magistrats. Le mot est latin, candidatus, formé de candidus, blanc, à cause de la robe blanche que ces aspirants portaient. Vêtus de la sorte, ils allaient solliciter les suffrages, accompagnés de leurs proches, de leurs amis, et de leurs cliens. Les plus illustres magistrats qui prenaient intérêt à un candidat, le recommandaient au peuple. De son côté, le candidat averti par ses nomenclateurs, gens chargés de lui faire connaître par noms et surnoms ceux dont il briguait les suffrages, saluait tous ceux-ci, embrassait tous ceux qu'il rencontrait en chemin ou dans la place publique. La loi Tullienne défendait aux candidats de donner des jeux ou des fêtes au public, de peur que par ce moyen on ne gagnât les suffrages du peuple : mais du reste on n'oubliait rien pour y parvenir ; caresses, intrigues, libéralités, bassesses même, tout était prodigué. Dans les derniers temps de la république, on vint jusqu'à corrompre les distributeurs des bulletins, qui en les donnant au peuple pour le scrutin, glissaient adroitement par-dessous une pièce d'or à chacun de ceux dont on voulait déterminer le suffrage en faveur du candidat, dont le nom était inscrit sur ce bulletin. C'était pour prévenir cet inconvénient, disent quelques auteurs, qu'on avait imposé aux candidats la nécessité de ne paraitre dans les assemblées qu'avec la robe blanche sans tunique, afin d'ôter tout soupçon qu'ils portassent de l'argent pour corrompre les suffrages : d'autres disent que cet habillement servait simplement à les faire mieux remarquer dans la foule par leurs cliens et leurs amis. (G)