Antiquité & Médailles

S. f. (Mythologie, Médailles et Littérature) divinité romaine, qui n'était autre que Junon : les femmes l'invoquaient pour avoir des enfants, et se soumettaient volontiers pour en obtenir, à une pratique également ridicule et obscène. Lorsqu'elles allaient à ce dessein dans le temple de la déesse, les prêtres du temple les faisaient deshabiller, et les frappaient sur le ventre avec un fouet qui était fait de lanières de peau de bouc.

Quelquefois on confond la fécondité avec la déesse Tellus, et alors elle est représentée nue jusqu'à la ceinture, et à demi-couchée par terre, s'appuyant du bras gauche sur un panier plein d'épis et autres fruits, auprès d'un arbre ou sep de vigne qui l'ombrage, et de son bras droit elle embrasse un globe ceint du zodiaque, orné de quelques étoiles ; c'est ainsi qu'elle est représentée dans quelques médailles de Julia Domna ; dans d'autres, c'est seulement une femme assise, tenant de la main gauche une corne d'abondance, et tendant la droite à un enfant qui est à ses genoux ; enfin, dans d'autres médailles c'est une femme qui a quatre enfants, deux entre ses bras et deux debout à ses côtés : voilà sans-doute le vrai symbole de la fécondité.

(Histoire romaine, Médailles et Littérature) temple que Janus avait à Rome, et qui avait été bâti par Romulus ; Numa son successeur lui donna des portes, que l'on n'ouvrait qu'en temps de guerre, et que l'on tenait fermées pendant la paix. De là cette inscription que l'on voit au revers de plusieurs médailles de Néron, avec le temple de Janus ; pace terrâ marique partâ, Janum clausit ; et cette inscription trouvée à Mérida en Espagne : Imp. Caesar. Divi F. Augustus, Pont. Max. Cos XI. Tribunic. Pot. X. Imp. VIII. Orbe, mari et terra pacato, templo Jani clauso, etc. De-là les surnoms de Patuleius, et de Clusius, comme qui dirait l'ouvert et le fermé.

LA TOUR DE, (Géographie, Littérature, Antiquité et Médailles) tour d'Asie en Natolie, dans le Bosphore de Thrace auprès du cap de Scutari. Les Turcs n'ont dans cette tour pour toute garnison qu'un concierge. M. de Tournefort dit que l'empereur Manuel la fit bâtir, et en éleva une autre semblable du côté de l'Europe, au monastère de S. George, pour y tendre une chaîne qui fermât le canal de la mer Noire.

Cette tour de Scutari est nommée par les Turcs tour de la Pucelle ; mais les Francs ne la connaissent que sous le nom de la tour de Léandre, quoique la vraie tour, la fameuse tour qui porte indifféremment dans l'histoire, le nom de tour de Léandre, ou celui de tour de Héro, comme Strabon l'appelle , fût située sur les bords du canal des Dardanelles.

S. m. pl. (Antiquité et Médailles) en latin signa panthea : on appelait ainsi des têtes ou des statues ornées de symboles de plusieurs divinités réunies ensemble. Les statues de Junon avaient souvent rapport à plusieurs déesses : elles tenaient quelque chose de celles de Pallas, de Vénus, de Diane, de Nemésis, des Parques, etc.

On voit dans les anciens monuments une Fortune ailée, qui tient de la main droite le timon, et de la gauche la corne d'abondance ; tandis que le bas finit en tête de bélier ; l'ornement de sa tête est une fleur de lotus, qui s'élève entre des rayons, marque d'Iris et d'Osiris. Elle a sur l'épaule la trousse de Diane, sur la poitrine l'égide de Minerve, sur la corne d'abondance le coq symbole de Mercure, et sur la tête de bélier, un corbeau symbole d'Apollon. On trouve beaucoup d'autres figures panthées parmi les antiques.

S. f. pl. (Mythologie, Littérature, Médaille, Antiquité romaine) saturnalia, célèbres fêtes des Romains.

Cette fête n'était originairement qu'une solennité populaire ; elle devint une fête légitime, lorsqu'elle eut été établie par Tullus Hostilius, dumoins en fit-il le vœu qui ne fut accompli que sous le consulat de Sempronius Atratinus et de Minutius, suivant Tite-Live. D'autres auteurs en attribuent l'institution à Tarquin-le-superbe, sous le consulat de T. Largius. Enfin, quelques écrivains font commencer les saturnales dès le temps de Janus roi des Aborigènes, qui reçut Saturne en Italie. Ensuite voulant représenter la paix, l'abondance et l'égalité dont on jouissait sous son règne, il le mit au nombre des dieux ; et pour retracer la mémoire de ce siècle d'or, il institua la fête dont nous parlons. Quoi qu'il en sait, sa célébration fut discontinuée depuis le règne de Tarquin ; mais on l'a rétablie par autorité du sénat pendant la seconde guerre punique.