Imprimer
Catégorie parente: Histoire
Catégorie : Géographie ancienne & moderne
L'ILE, (Géographie ancienne et moderne) ou l'île Thermia ; île de l'Archipel, l'une des Cyclades, entre l'île de Zia au nord, et l'île de Serpho au midi ; elle est à quarante milles de Syra ou Syros, et à trente-six du port de Zia, mais seulement à douze milles de ce dernier port en droiture.

Le voisinage de ces deux îles ne permet pas de douter que Thermie ne soit l'île de Cytnos, dont les anciens estimaient tant les fromages, puisque Dicéarque dans sa Description de la Grèce, la place entre Céos et Sériphus. Il en sortit un grand peintre que Eustathe appelle Cydias. C'est encore dans cette île que fut rejeté par la tempête, le faux Néron esclave, grand joueur du luth et grand musicien, accompagné d'une troupe de gens de sa sorte, armés et soulevés, comme Tacite, Histoire l. II. c. VIIIe nous l'apprend.

L'île Thermie a quatorze ou quinze lieues de tour. Elle a pris son nom des thermes ou bains d'eaux chaudes, qui la rendaient autrefois célèbre. Ces eaux chaudes sont dans le fond d'un des culs-de-sac du port, au nord-est à droite en entrant. La principale source bouillonne au pied de la colline, dans une maison où l'on Ve laver le linge, et où les malades viennent suer ; les autres sources sortent à quelques pas de-là, par petits bouillons, et forment un ruisseau qui Ve se rendre dans la mer, d'où toutes ces eaux étaient venues ; car elles sont très-salées, et s'échauffent sans-doute en traversant la colline parmi des mines de fer, ou des matières ferrugineuses : ces matières sont la véritable cause de la plupart des eaux chaudes. Celles de Thermie blanchissent l'huîle de tartre, et ne causent aucun changement à la solution du sublimé corrosif. Les anciens bains étaient au milieu de la vallée ; on y voit encore les restes d'un réservoir bâti de briques et de pierres, avec une petite rigole, par le moyen de laquelle l'eau du gros bouillon se distribuait où l'on voulait.

On remarque dans les ruines d'une ville de cette ile, trois cavernes creusées à pointe de ciseau dans le roc, et enduites de ciment, pour empêcher que les eaux de la pluie ne s'écoulassent par les fentes ; mais on n'y découvre aucune inscription qui donne le nom de la ville.

Il n'y a qu'un bourg dans l'île Thermia qui porte le nom de Thermie ; à deux lieues de ce bourg est un gros village. On ne compte que quatre mille personnes dans toute l'ile, qui sont tous du rit grec, excepté une douzaine de familles latines, dont la plupart sont des matelots français. Le terroir de cette île est bon et bien cultivé ; c'est même un endroit de bonne chère, mais on n'y fait presque aucun commerce, il n'y a point de bois, et l'on n'y brule que du chaume. (D.J.)

Thermius, (Mythologie) surnom d'Apollon pris pour le soleil : il signifie chaud, brulant. Ce dieu avait un temple à Elis, sous le nom de Thermius. (D.J.)




Affichages : 1183