S. m. pl. (Art militaire des Romains) les vélites étaient l'une des quatre sortes de soldats qui composaient les légions. On prenait les plus jeunes et les plus pauvres, pour en former des vélites ; leur paie était moins forte que celle des autres soldats, et on les armait à la légère. On les nommait quelquefois antesignani, parce qu'on les plaçait souvent avant les enseignes aux premiers rangs, et qu'ils commençaient le combat.

Ils avaient pour armes défensives, un petit bouclier rond, d'un pied et demi de diamètre ; une espèce de petit casque, d'un cuir fort, couvert de quelque peau de bête sauvage, comme de loup ; mais sans armure, afin d'être plus dispos. Leurs armes offensives étaient l'épée, le javelot, d'un bois de la grosseur du doigt, long de trois pieds, avec une pointe longue de huit pouces, mais si fine que ce javelot ne pouvait être tourné contre celui qui l'avait lancé.

Les vélites armés de frondes, ne servaient que pour escarmoucher ; aussi leur était-il permis de fuir, n'ayant point d'armes défensives pour en venir aux mains. Ils se rangeaient d'abord à la queue des troupes, et de là ils s'avançaient aux premiers rangs ; quelquefois on les plaçait dans les intervalles de la première ligne, d'où ils escarmouchaient entre les deux armées ; quand le choc commençait ils se retiraient derrière les autres, d'où ils lançaient leurs traits, ou des pierres avec la fronde, par-dessus la tête de ceux des premiers rangs ; c'est ce qu'ils pouvaient faire avec d'autant plus de facilité, qu'on donnait peu de hauteur à ces premiers rangs. Avant l'institution de cette milice, la première ligne de la légion servait d'infanterie légère. Enfin on employait souvent les vélites pour accompagner la cavalerie dans les promptes expéditions.

Leur établissement ne se fit que dans la seconde guerre punique, selon Valere Maxime, l. II. c. IIIe qui fait l'honneur de cette idée à un centurion nommé Quintus Maevius. Ils étaient également distribués dans chaque corps, n'ayant point de commandant particulier. Selon Tite-Live, il y en avait 20 dans chaque manipule ; ce qui faisait 60 par cohorte, et 600 par légion quand elle était de 6000 hommes. Avant qu'il y eut des vélites, les troupes qui formaient l'infanterie légère s'appelaient rorarii et accensi. Voyez LEGION et MILITAIRE, discipline des Romains.

J'ajouterai seulement que pour bien entendre les historiens romains qui parlent souvent des vélites, il faut savoir que ces sortes de soldats armés à la légère, se divisaient en frondeurs qui jetaient des pierres ; en dardeurs qui lançaient le javelot, et en archers qui tiraient des flèches.

Sous les empereurs Trajan, Adrien et Antonin le pieux, les vélites portaient un corcelet de fer, ou une cuirasse à écailles de poisson ; mais les frondeurs en particulier, n'étaient vêtus que de leurs habits à pans du bas retroussés. Les archers ou tireurs d'arc avaient le pot en tête, une cotte-d'armes à écailles, un carquois garni de flèches, et du côté gauche une épée. Enfin ils portaient à la main l'arc avec lequel ils tiraient des flèches. (D.J.)