Géographie & histoire sacrée

LES, (Géographie sacrée) peuples venus de l'île de Caphtor dans la Palestine, et descendus des Caphtorims, qui sont sortis des Chasluims, enfants de Mizraïm, suivant le récit de Moïse, Genèse Xe 13. 14.

Dom Calmet a tâché de prouver dans une dissertation sur l'origine et les divinités des Philistins, que l'île de Caphtor désignait l'île de Crète. Le nom de philistin n'est point hébreu. Les septante le traduisent ordinairement par allophyli, étrangers. Les Péléthéens et les Céréthéens étaient aussi philistins ; et les septante traduisent quelquefois, comme dans Ezéch. xxv. 16. Sophron. XIe 5. 6. céréthin par , crétois. Les Chasluims, pères des Caphtorims, demeuraient originairement dans la Pentapole cyrénaïque, selon le paraphraste Jonatham, ou dans le canton pentaschenite de la basse Egypte, selon le paraphraste jérosolymitain.

(Géographie sacrée) station ou campement des Israèlites dans le désert, Exode XVIIe 2. Ce lieu, dit dom Calmet, ne devait pas être éloigné d'Horeb, puisque Dieu ordonne à Moïse d'aller au rocher d'Horeb pour en tirer de l'eau. C'est cette même eau qui servit aux Israèlites, non-seulement dans le campement de Raphidim, et dans celui du mont Sinaï, mais aussi dans les autres campements, et peut-être jusqu'à Cadès-Barné.

Saint Paul, I. Cor. Xe 4. dit que ce rocher les suivait dans leurs voyages, et qu'il était la figure de Jesus-Christ : bibebant de spirituali consequente eos petrâ ; petra autem erat Christus. Sait que l'eau les suivit ou qu'ils suivissent le courant de l'eau ; soit qu'ils portassent toujours de cette eau dans leur marche, comme Elien, Var. Histoire lib. XII. c. xl. dit que l'eau du Choaspe suivait toujours le roi de Perse, c'est-à-dire qu'on en portait toujours à sa suite, parce qu'il n'en buvait point d'autre ; soit enfin qu'on trainât le rocher d'Horeb sur un chariot, à la manière d'un gros muid toujours plein, et toujours ouvert à quiconque en voulait boire. Ce dernier sentiment est suivi par les rabbins, et par quelques anciens pères, comme Tertullien, S. Ambraise, S. Chrysostome, S. Thomas, et Cantacuzene.

(Géographie sacrée) ville de Syrie, dans le pays d'Emath, à ce que nous apprenons d'Ezéchiel, lvij. 17 ; nous n'en savons pas davantage ; mais il parait que S. Jérome s'est trompé, en prenant Reblat pour Antioche de Syrie, qui était fort éloignée d'Emath, et n'était point sur le chemin de Judée en Mésopotamie, au lieu que Reblat était sur ce chemin. C'est à Reblat que Nabuchodonosor fit crever les yeux à Sédécias, et fit mourir le fils de ce malheureux prince, ainsi que ses principaux officiers. (D.J.)
(Géographie ancienne et sacrée) royaume dont était reine la princesse qui vint à Jérusalem pour voir Salomon. Elle est nommée par J. C. la reine du midi, Matth. XIIe 42. Marc. XIe 31.

Le nom de reine du midi dénote que le pays de cette princesse devait être au midi de la Palestine, ce qui convient à l'Arabie heureuse. Le même passage allégué ci-dessus porte qu'elle vint des extrémités de la terre. L'Arabie enfermée entre deux golfes, et terminée par l'Océan, répond à cette idée dans le style de l'Ecriture. Elle apporta en présent des choses qui se trouvaient autrefois assez communément en Arabie ; savoir de l'or, des parfums et des pierres précieuses. Enfin, les anciens parlent d'un peuple de l'Arabie heureuse, nommé Sabaei, qui admettait les femmes à la couronne. Claudien, in Eutrop. liv. II. vers. 320. dit :

(Géographie sacrée) nom commun à quelques villes ou lieux de la Palestine. Il y avait une Salem qui appartenait aux Sichémites ; il y avait un autre lieu de ce nom dans la campagne de Scytopolis, à huit milles de cette ville ; il y avait une troisième Salem ou Salim au bord du Jourdain, où S. Jean baptisait. Les septante ont quelquefois appelé Salem la ville de Silo ; enfin Jérusalem aussi nommée quelquefois par abréviation Salem dans l'Ecriture : par exemple, on lit au pseaume lxxv. sa demeure est dans Salem, et son temple dans Sion. (D.J.)