Guerre

terme de guerre, est une espèce de retranchement fait à la hâte avec des tonneaux ou paniers chargés de terre, d'arbres, des palissades, ou choses semblables, pour mettre une place ou un poste en état de se défendre contre l'ennemi. On fait servir ordinairement à cet usage des pieux ou des poteaux traversés de bâtons, et ferrés par le bout : on a coutume de les planter dans les passages ou breches, pour arrêter également la cavalerie et l'infanterie. Voyez PALISSADE. (Q)
ou BIOUAC, ou BIHOUAC, (terme de Guerre) c'est une garde qui est sur pied pendant la nuit lorsqu'on est proche de l'ennemi, pour s'opposer à ses entreprises. Cette garde se fait quelquefois par toute l'armée lorsque l'ennemi est proche. Lorsque le prince Eugène s'approcha des lignes de Philisbourg en 1734, toute l'armée coucha au bivouac pendant plus de quinze jours, pour être en état de s'opposer à ses attaques, que la proximité de son camp lui permettait de faire de moment en moment. Lorsque les troupes couchent au bivouac, elles n'ont pas de tentes ; les soldats sont armés et habillés, pour être prêts au premier commandement. Lever le bivouac, c'est renvoyer l'armée dans ses tentes.

en terme de guerre, est une grosse balle de fer dont on charge le canon.

Il y a des boulets de tous les calibres; ils se mettent dans le canon sur la poudre, ou du moins sur le fourage, ou le tampon dont on couvre la poudre.
Ce que l'on cherche dans les boulets, est qu'ils faient bien ronds, bien ébarbés, et sans soufflures.
Bien ronds et bien ébarbés, afin qu'ils fassent leur chemin droit dans la pièce, sans l'érafler, ni l'écorcher.
Sans soufflures, afin qu'ils ne pirouettent point en l'air, et que le vent ne s'y engouffre point.
Enfin qu'ils soient du poids dont ils doivent être, ces sortes de cavités étant quelquefois cause que les boulets pesent moins que leur calibre ne porte; à quoi il faut prendre garde; car le roi serait lésé de payer un boulet sur le pied de 24 livres, qui n'en peserait que 23. (Q)
Il serait à désirer qu'ils ne fussent pas de fer aigre, car en les remuant ils le cassent facilement.
Voici la différence qu'il y a entre le calibre des pièces et celui que doivent avoir les boulets destinés pour y servir: cette différence vient du vent qu'il faut donner pour que les boulets puissent avoir plus de jeu dans la pièce.
Table du calibre des Pièces, et du diamètre des Boulets.
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On dira ici en passant, qu'il est rare de rencontrer toujours bien juste les proportions dont on vient de parler, parce que quelquefois la pièce se trouvera trop évasée, ou le boulet ne sera pas rond, ou l'instrument dont on se servira ne sera pas fait dans toute la régularité qui est à désirer, ou l'officier n'aura pas l'intelligence nécessaire pour prendre ses mesures: et cela fait que souvent deux officiers calibreront différemment une même pièce, mais la différence ne doit pas être considérable.
L'on trouvera, en faisant quelques inventaires, des boulets creux, des boulets à l'ange ou à chaîne, des boulets a deux têtes, des messagers, et d'autres boulets qui portent des noms extraordinaires. Comme toutes ces sortes de boulets ne sont pas présentement d'usage, j'en dirai peu de chose; il suffit seulement de savoir, que ce qu'on appelle boulets creux sont certaines boites de fer longues, dont le diamètre est du calibre d'une pièce telle que l'on veut, et longues de deux calibres et demi ou environ. Ces boites sont véritablement creuses, et renferment de l'artifice et des balles de plomb, des clous, et de la mitraille de fer: l'on faisait entrer dans ces boites, par le bout qui touchait à la poudre dans l'âme de la pièce, une fusée de cuivre entrant à vis dans un écrou, chargée comme celle des bombes, qui s'allumait par le feu de la pièce, et qui le portant ensuite à l'artifice de ces boites ou boulets creux, les obligeait à crever dans l'endroit où ils tombaient; ces boulets devaient faire un grand fracas; et même l'effet d'une fougasse ou espèce de mine aux endroits où ils seraient entrés. On observait de ne mettre sur ce boulet que la moitié du fourrage ordinaire.
Un boulet creux du calibre de vingt-quatre, pesait en fer........... 60 liv.
Et chargé de plomb......79 liv.
Il contenait 6 livres de poudre.
Sa fusée avait de longueur 6 pouces; son diamètre par la tête 15 lignes, réduit par le bas à 10 lignes; la lumière 4 lignes de diamètre. On frottait la tête du boulet de terébenthine pour y faire tenir le poulvin, afin que le feu se communiquât plus promptement à la fusée.
Mais toutes les fois que l'on en a fait l'épreuve, ou ces boulets ont crevé en l'air, ou ils ne sont allés frapper la butte ou le blanc que par leur largeur et de travers, et non par leur pointe; ou les fusées n'ont point pris, ou elles se sont éteintes; et leur effet par conséquent est devenu entièrement inutile.

S. f. terme de Guerre, qui signifie une attaque par surprise, de nuit ou de grand matin, lorsqu'on suppose que l'ennemi est couché.

S. f. en terme de Guerre, signifie l'espace de temps de chaque année que l'on peut tenir les troupes en corps d'armée.

Les Allemands commencent leur campagne fort tard, et attendent souvent jusqu'après la moisson : les François ouvrent la campagne de bonne heure ; ils la commencent quelquefois dès la fin de l'hiver ; et cette méthode leur est fort avantageuse. Ce qui doit décider de l'ouverture de la campagne, ce sont les moissons : il faut ou de grands magasins pour la nourriture des chevaux, ou que la terre soit en état de pourvoir à leur subsistance ; ce qui ne se peut guère que vers le milieu du mois de Mai. Voyez FOURRAGE (Q)