S. m. terme de guerre ; est un corps de troupes composé de plusieurs compagnies de cavalerie ou de gens de pied, commandé par un mestre de camp si c'est un régiment de cavalerie, ou par un colonel si c'est un régiment d'infanterie. Voyez COLONEL et MESTRE DE CAMP.

Il n'y a rien de fixe sur le nombre de compagnies dont un régiment est formé, ni sur le nombre d'hommes dont chaque compagnie est composée. Voyez COMPAGNIE.

Il y a des régiments de cavalerie qui ne passent pas 300 hommes, et il y en a en Allemagne qui vont jusqu'à 2000. Le régiment de Picardie a monté quelquefois jusqu'à 120 compagnies ou 6000.

Quelques-uns prétendent que la cavalerie n'a point été enrégimentée avant l'an 1636 ou 1637, que les compagnies étaient alors détachées et ne faisaient point ensemble les corps de troupes qu'on appelle régiments. Voyez CAVALERIE. Chambers.

Bien des gens pensent que l'institution des régiments fut faite en France sous Charles IX, mais le P. Daniel prétend qu'elle se fit sous le règne de Henri II. Il convient que le nom de régiment devint plus commun sous Charles IX, que sous ses prédécesseurs ; mais que ce qui caractérise le régiment, subsistait avant l'établissement de ce mot. Voyez LEGIONS.

La plupart des régiments français portent le nom des provinces du royaume, mais ils ne sont pas pour cela composés des habitants de la province dont ils ont le nom ; les soldats en sont pris indifféremment de toutes les provinces du royaume.

Le régiment des gardes françaises est le premier de tous les régiments ; outre le service de guerre, il est destiné à garder les dehors du logis du roi. Il fournit pendant toute l'année une garde nombreuse chez sa majesté, qui se relève tous les quatre jours ; le reste du régiment ne s'éloigne ordinairement du lieu où est le roi, que pendant la guerre. Il est composé de 30 compagnies de fusiliers, et de 3 compagnies de grenadiers. Les capitaines aux gardes ont rang de colonels d'infanterie, comme s'ils commandaient des régiments.

L'on appelle vieux corps dans l'infanterie, les six régiments qui ont rang immédiatement après celui des gardes, parce qu'ils sont réputés les plus anciens ; ils étaient toujours entretenus sur pied dans les temps où les autres troupes étaient réformées.

Les régiments de Champagne, Navarre et Piémont, n'étant point convenu de leur ancienneté, il a été réglé depuis longtemps, qu'ils jouiraient alternativement chaque année des prérogatives de l'ancienneté ; c'est ce qu'on appelle rouler dans l'infanterie.

Dans l'infanterie, les régiments ne changent point de rang, quoique les princes en deviennent colonels.

On appelle régiments royaux dans la cavalerie, ceux dont le roi, la reine et les enfants de france sont colonels ; on les appelle aussi régiments bleus, parce qu'ils sont habillés de bleu, à l'exception de celui de la reine qui est vêtu de rouge ; ils sont commandés par un mestre de camp lieutenant, qui a même rang que les mestres de camp. Ces régiments, depuis leur création, ont été conservés dans le même rang, nonobstant la mort des princes de france qui en étaient colonels.

On appelle régiments de princes ceux qui ont pour colonels des princes du sang, ou légitimes de France ; ils ont à leur tête, outre le prince qui en est colonel, un mestre de camp lieutenant. Ils sont vêtus de gris, et ils changent de nom et de rang à la mort des princes qui en sont colonels.

Régiments de gentilhommes, sont les régiments de cavalerie qui ont pour colonel un gentilhomme dont ils portent le nom. Leur rang ne change point. Voyez COLONEL, MESTRE DE CAMP et OFFICIERS. (Q)