(Histoire) c'est le nom que les Ethiopiens et les Abyssins donnent à leur souverain : ce mot signifie roi dans la langue de ces peuples. Ce prince prend lui-même le titre de negusa nagast zaitiopia, c'est-à-dire, rois des rois d'Ethiopie. Les Abyssins craient que les rois qui les gouvernent descendent de la reine de Saba, qui étant allée à Jérusalem pour admirer la sagesse de Salomon, eut, diton, de ce prince un fils appelé Menilehech, de qui sont venus les negus, ou rois d'Ethiopie, qui occupent aujourd'hui le trône. Ce prince fut, dit-on, élevé à la cour du roi Salomon son père, d'où il amena plusieurs docteurs juifs, qui apportèrent la loi de Moïse dans ses états : les rois d'Ethiopie ont depuis embrassé le Christianisme. Les anciens rois d'Ethiopie fournissent un exemple frappant de l'abus du pouvoir sacerdotal ; Diodore de Sicîle nous apprend que les prêtres de Meroe, les plus révérés de toute l'Ethiopie, ordonnaient quelquefois à leurs rois de se tuer eux-mêmes ; et que ces princes dociles ne manquaient point de se conformer à cet ordre qui leur était signifié de la part des dieux. Le même auteur dit que ce pouvoir exorbitant des prêtres dura jusqu'au règne d'Ergamènes, qui étant un prince guerrier, marcha à la tête d'une armée, pour réduire les pontifes impérieux qui avaient fait la loi à ses prédécesseurs.