S. m. (Antiquité) , sacrorum antistes, souverain prêtre de Cérès chez les Athéniens.

L'hiérophante était à Athènes un prêtre d'un ordre très-distingué ; car il était préposé pour enseigner les choses sacrées et les mystères de Cérès, à ceux qui voulaient y être initiés ; et c'est de-là qu'il prenait son nom. On lui donnait aussi le titre de prophète ; il faisait les sacrifices de Cérès, ou uniquement par rapport à elle ; il était encore le maître d'orner les statues des autres dieux, et de les porter dans les cérémonies religieuses. Il avait sous lui plusieurs officiers qui l'aidaient dans son ministère, et qu'on nommait exégetes, c'est-à-dire, explicateurs des choses sacrées.

Eumolpe fut le premier hiérophante que Cérès se choisit elle même pour la célébration de ses mystères, c'est-à-dire, que ce fut lui qui le premier y présida et les enseigna. Cet Eumolpe, selon Athénée, fut le chef d'une des plus célébres familles d'Athènes, qui seule eut la gloire de donner sans discontinuation un hiérophante aux Eleusiniens, tant que le temple de Cérès subsista parmi eux. La durée de ce sacerdoce a été de douze cent ans ; et ce qui le rend encore plus mémorable dans la seule famille des Eumolpides, c'est que celui qui était une fois revêtu de la dignité d'hiérophante, était obligé de passer toute sa vie dans le célibat, comme nous l'apprenons de Pausanias dans les Corinthiaques, de l'ancien Scholiaste de Perse sur la cinquième satyre de ce poète, et finalement de S. Jérome.

Ce mot hiérophante, est composé de , sacré, et de , je montre, je mets en lumière. (D.J.)