S. m. l'Art héraldique ou l'Art de blasonner les armoiries des maisons nobles, ou d'en expliquer toutes les parties dans les termes qui leur conviennent. Voyez ARMOIRIES.

Des diverses étymologies du mot blason, la plus probable est celle qui le fait venir du mot Allemand blasen, qui signifie sonner du cor, parce que c'était autrefois la coutume de ceux qui se présentaient pour entrer en lice dans les tournois, de notifier ainsi leur arrivée. Ensuite les héraults sonnaient de la trompette, blasonnaient les armes de ces chevaliers, les décrivaient à haute voix, et se répandaient quelquefois en éloges, au sujet des exploits de ces braves.


Il y a cette différence entre les armes et le blason, que les premières sont des devises ou des figures dont est chargé l'écusson, et que le blason est la description que l'on en fait verbalement. Voyez ARMOIRIES et DEVISE.

Les règles de cet Art sont 1° de nommer d'abord le métal ou la couleur du champ, comme d'or, d'argent, ou de gueules : 2° de spécifier la manière ou la division de l'écu par lignes, soit de haut en-bas, ou en bandes, et de même la différence de la ligne, c'est à savoir si elle est endentée, engrelée, etc. 3° dire ensuite ce que porte le champ : 4° après avoir exprimé de la sorte le champ, sa division et son port, s'il y a plus d'une pièce dans le champ, il faut commencer par la principale : 5° s'il y a plus d'une sorte de pièces dans le champ, il faut nommer la première celle qui est dans la principale partie : 6° éviter la répétition des termes en blasonnant, et surtout celle de ces mots de, ou, &, avec : 7° les trois formes de blason consistent en métaux, en pierres précieuses, et en planètes : la première convient aux simples gentilshommes ; la seconde aux nobles qualifiés ducs, comtes, etc. la troisième aux empereurs, aux rais, aux princes, quoique cette variété soit improuvée des Français, ainsi que des autres nations qui n'usent que de métaux et de couleurs pour tous les degrés de noblesse, et quoique nous tenions d'eux l'Art héraldique : 8°. c'est mal blasonner, que de mettre couleur sur couleur, et métal sur métal ; ce qui souffre une seule exception en faveur des armes de Jérusalem, qui sont d'argent à la croix potencée de gueules entre quatre petites croix d'or. Ajoutez que des lions debout sont dénommés rampans ; s'ils marchent, passants, gardants ; on les nomme encore saillans, regardants, etc. Les loups et les ours se qualifient comme les lions ; les griffons, au lieu de rampans et de saillans, sont dits segreans ; les lions, les griffons, et les aigles sont dénommés aussi langués et armés ; les cygnes, membrés ; les faucons, chaperonnés ; les coqs, armés, crêtés, barbetés, c'est-à-dire, lorsque les langues, les becs, et les serres de ces animaux sont d'une couleur différente de leur corps.

Lorsqu'un enfant ou un animal sort du fond de l'écu, on l'appelle issant ; lorsqu'il est dessus, on le dit gisant ; s'il part du milieu, il se qualifie naissant, etc. Voyez ces articles. (V)