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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Figure de diction
S. f. (Figure de diction) ce mot est grec, et signifie division, , divisio de , divido. La diérese est donc une figure qui se fait lorsque par une liberté autorisée par l'usage d'une langue, un poète qui a besoin d'une syllabe de plus pour faire son vers, divise sans façon en deux syllabes les lettres qui dans le langage ordinaire n'en font qu'une. O ! vous qui aspirez à l'honneur de bien scander les vers latins, dit le docte Despautère, apprenez bien ce que c'est que la diérese, cette figure, qui d'une seule syllabe, a la vertu d'en faire deux : hé, n'est-ce pas par la puissance de cette figure que Horace a fait trois syllabes de silvae, qui régulièrement n'est que de deux ?

Aurarum et si-lu-ae metu. Hor. liv. I. ode xxiij. Ve 4.

Nunc mare, nunc si-lu-ae.

Threicio aquilone sonant. Hor. l. V. od. XIIIe Ve 3.

Voici les vers de Despautère :

Scandere, si bene vis, tu nosce diaeresin aptè,

Ex unâ per quam duplex fit syllaba semper.

Sic si-lu-ae vates lyricus trisyllabon effert.

Plaute, dans le prologue de l'Asinaire, a fait un dissyllabe du monosyllabe, jam.

Hoc agite, sultis, spectatores nunc i-am.

Ce qui fait un vers iambe trimètre.

C'est une diérese quand on trouve dans les auteurs aula-i pour aulae, vita-i au lieu de vitae, et dans Tibulle dis-so-lu-endae pour dissolvendae.

Au reste il semble que la juridiction de cette figure ne s'étende que sur l'i et sur l'u, que les poètes latins font à leur gré, ou voyelles ou consonnes. Notre langue n'est pas si facîle à l'égard de nos poètes, elle n'a pas pour eux plus d'indulgence que pour les prosateurs. Elle veut que nos poètes nous charment, nous enlèvent par le choix et par la vivacité des images et des figures, par la noblesse et l'harmonie de l'élocution, en un mot par toutes les richesses de la poésie, mais elle ne leur permet pas de nous transporter dans un pays où nous trouverions souvent des mots inconnus ou déguisés. Voyez POESIE. (F)

DIERESE, s. f. terme de Chirurgie, se dit d'une opération par laquelle on divise ou sépare les parties dont l'union est contre l'ordre naturel, ou forme obstacle à la guérison. Cette opération se fait en coupant, en séparant, en piquant, en arrachant par des instruments convenables, ou en brulant par des cautères actuels ou potentiels. Voyez CAUTERE. Ce mot diérese est générique, et convient à toutes les opérations par lesquelles on divise la continuité des parties ; il vient du grec , qui signifie division. (Y)

DIERESE, (Médecine) Voyez l'article VAISSEAU.




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