S. f. (Grammaire et Morale) c'est le signe extérieur de la colere ou du ressentiment. Il y en a de permises ; ce sont celles qui précèdent l'injure, et qui peuvent intimider l'aggresseur et l'arrêter. Il y en a d'illicites ; ce sont celles qui suivent le mal. Si la vengeance n'est permise qu'à Dieu, la menace qui l'annonce est ridicule dans l'homme. Licite ou illicite, elle est toujours indécente. Les termes menace et menacer ont été employés métaphoriquement en cent manières diverses. On dira très-bien, par exemple, lorsque le gouvernement d'un peuple se déclare contre la philosophie, c'est qu'il est mauvais : il menace le peuple d'une stupidité prochaine. Lorsque les honnêtes gens sont traduits sur la scène, c'est qu'ils sont menacés d'une persécution plus violente ; on cherche d'abord à les avilir aux yeux du peuple, et l'on se sert, pour cet effet, d'un Anite, d'un Milite, ou de quelqu'autre personnage diffamé, qui n'a nulle considération à perdre. La perte de l'esprit patriotique menace l'état d'une dissolution totale.