adj. PLAISANTERIE, s. f. (Grammaire et Morale) c'est une manière de s'amuser si dangereuse, que le plus sur est de s'en abstenir. La religion, les matières d'état, les grands hommes, les affaires graves des particuliers, en un mot tout ce qui est digne de respect ou de pitié, doit être privilégié de la plaisanterie. Son succès dans les coteries dépend moins de la finesse d'esprit de l'auteur qui les emploie, que de l'attention qu'il porte à ne ridiculiser que les hommes ou les choses qui ne sont pas du goût de la coterie dont il est l'oracle. Il en est des plaisanteries comme des ouvrages de parti : elles sont toujours admirées de la cabale ; c'est pour cela que le philosophe est joué par le plus mauvais bouffon.

Quant à la plaisanterie du style, elle n'est jamais bonne dans le genre sérieux, parce qu'elle ne porte que sur un côté des objets qui n'est pas celui que l'on considère ; elle roule presque toujours sur des rapports faux et sur des équivoques : delà vient aussi que les plaisans de profession ont presque tous l'esprit faux et superficiel. (D.J.)