Logique & métaphysique

S. f. (Logique, Métaphysique et Morale) c'est proprement une qualité du jugement qui emporte l'adhésion forte et invincible de notre esprit à la proposition que nous affirmons.

On peut prendre le mot de certitude en différents sens : ce mot s'applique quelquefois à la vérité ou à la proposition même à laquelle l'esprit adhere ; comme quand on dit la certitude de telle proposition, etc. Quelquefois il se prend, comme dans la définition que nous en avons donnée, pour l'adhésion même de l'esprit à la proposition qu'il regarde comme certaine.

S. m. (Logique et Métaphysique) Les Philosophes distinguent deux sortes de doutes, l'un effectif et l'autre méthodique. Le doute effectif est celui par lequel l'esprit demeure en suspens entre deux propositions contradictoires, sans avoir aucun motif dont le poids le fasse pancher d'un côté plutôt que d'un autre. Le doute méthodique est celui par lequel l'esprit suspend son consentement sur des vérités dont il ne doute pas réellement, afin de rassembler des preuves qui les rendent inaccessibles à tous les traits avec lesquels on pourrait les attaquer.

IMAGINER, (Logique, Métaphysique, Littérature et Beaux-Arts) c'est le pouvoir que chaque être sensible éprouve en soi de se représenter dans son esprit les choses sensibles ; cette faculté dépend de la mémoire. On voit des hommes, des animaux, des jardins ; ces perceptions entrent par les sens, la mémoire les retient, l'imagination les compose ; voilà pourquoi les anciens Grecs appelèrent les Muses filles de Mémoire.

Il est très-essentiel de remarquer que ces facultés de recevoir des idées, de les retenir, de les composer, sont au rang des choses dont nous ne pouvons rendre aucune raison ; ces ressorts invisibles de notre être sont dans la main de l'Etre suprême qui nous a faits, et non dans la nôtre.

S. f. (Logique et Métaphysique) c'est la science de l'être considéré entant qu'être. Elle fournit des principes à toutes les autres parties de la Philosophie, et même à toutes les Sciences.

Les scolastiques souverainement passionnés pour leur jargon, n'avaient garde de laisser en friche le terroir le plus propre à la production des termes nouveaux et obscurs : aussi élevaient-ils jusqu'aux nues leur philosophia prima. Dès que la doctrine de Descartes eut pris le dessus, l'ontologie scolastique tomba dans le mépris, et devint l'objet de la risée publique. Le nouveau philosophe posant pour principe fondamental qu'on ne devait admettre aucun terme auquel ne répondit une notion claire ou qui ne fût résoluble par sa définition en idées simples et claires, cet arrêt, émané du bon sens, proscrivit tous les termes ontologiques alors usités. Effectivement les définitions destinées à les expliquer, étaient pour l'ordinaire plus obscures que les termes mêmes ; et les règles ou canons des scolastiques étaient si équivoques, qu'on ne pouvait en tirer aucun usage. On n'envisagea donc plus l'ontologie que comme un dictionnaire philosophique barbare, dans lequel on expliquait des termes dont nous pouvions fort bien nous passer ; et ce qui acheva de la décrier, c'est que Descartes détruisit sans édifier, et qu'il décida même que les termes ontologiques n'avaient pas besoin de définition, et que ceux qui signifiaient quelque chose étaient suffisamment intelligibles par eux mêmes. Sans doute la difficulté de donner des définitions précises des idées simples et primitives, fut ce qui engagea Descartes à couper ainsi le nœud.