S. m. (Grammaire et Jurisprudence) terme qui se prend en différents sens : 1°. pour le diocese d'un archevêque, c'est-à-dire toute l'étendue de pays soumise à la juridiction, mais qui ne compose qu'un seul diocese ; on dit en ce sens que tel évêché a été érigé en archevêché ; que tel archevêché contient tel nombre de paroisses : 2°. pour une province ecclésiastique, composée d'un siège métropolitain et de plusieurs évêques suffragans ; ainsi l'archevêché de Sens, ou l'église métropolitaine et primatiale de Sens a pour suffragans les évêchés d'Auxerre, de Troies, de Nevers, et l'évêché titulaire de Bethléem : 3°. pour le palais archiépiscopal, ou pour la cour ecclésiastique d'un archevêque ; ainsi l'on dit qu'un tel ecclésiastique a été mandé à l'archevêché, qu'on a agité telle ou telle matière à l'archevêché : 4°. pour les revenus temporels de l'archevêché ; ainsi l'archevêché de Tolede passe pour le plus riche du monde. (G)

Il y a en France maintenant dix-huit archevêchés. Celui de Paris est le plus distingué par le lieu de son siège qui est la capitale du royaume : mais quelques autres le sont encore plus par une prééminence affectée à leur siège.

Il n'y a que deux archevêchés en Angleterre, celui de Cantorbéri et celui d'York, dont les prélats sont appelés primats et métropolitains ; avec cette unique différence, que le premier est appelé primat de toute l'Angleterre, et l'autre simplement primat d'Angleterre. Voyez PRIMAT et METROPOLITAIN.

L'archevêque de Cantorbéri avait autrefois juridiction sur l'Irlande, aussi-bien que sur l'Angleterre : il était qualifié de patriarche, et quelquefois alterius orbis papa, et orbis Britannici pontifex.

Les actes qui avaient rapport à son autorité se faisaient et s'enregistraient en son nom, de cette manière, anno pontificatus nostri primo, etc. Il était aussi légat né, etc. Voyez LEGAT. Il jouissait même de quelques marques particulières de royauté, comme d'être patron d'un évêché, ainsi qu'il le fut de celui de Rochester ; de créer des chevaliers, et de faire battre monnaie, etc. Il est encore le premier pair d'Angleterre, et immédiatement après la famille royale, ayant la préséance sur tous les ducs et tous les grands officiers de la couronne, etc. Suivant le droit de la nation, la vérification des testaments ressortit à son autorité ; il a le pouvoir d'accorder des lettres d'administration, etc. Il a aussi un pouvoir d'accorder des licences ou privilèges, et des dispenses dans tous les cas où elles étaient autrefois poursuivies en cour de Rome, et qui ne sont point contraires à la loi de Dieu. Voyez DISPENSE. Il tient aussi plusieurs cours de judicatures, telles que la cour des arches, la cour d'audience, la cour de la prérogative, la cour des paroisses privilégiées. Voyez ARCHE, AUDIENCE, etc.

L'archevêque d'York a les mêmes droits dans sa province que l'archevêque de Cantorbéri ; il a la préséance sur tous les ducs qui ne sont pas du sang royal, et sur tous les ministres d'état, excepté le grand chancelier du royaume. Il a les droits d'un comte Palatin sur Hexamshire.

Le nom d'archevêché n'a guère été connu en occident avant le règne de Charlemagne : et si l'on s'en est servi auparavant, ce n'était alors qu'un terme de distinction qu'on donnait aux grands siéges, mais qui ne leur attribuait aucune sorte de juridiction ; au lieu qu'à présent ce titre emporte le droit de présider au concîle de la province. C'est aussi à son officialité que sont portés les appels simples des causes jugées par les officiaux de ses suffragans. Voyez APPEL, SUFFRAGANT, CHEVEQUEEQUE. (H)